L'histoire :
1904, rue Richard Cobden à Cognac. Le jeune Jean Monnet écoute avec attention les préceptes de son père sur la manière de connaître le monde et les autres. Jean se sent à l’étroit dans ses études. Avec l’accord de ses parents, il décide de partir à Londres à l’âge de 16 ans, avec la ferme intention de mettre à profit son apprentissage. Ce n’est pas seulement la langue des meilleurs clients de son père qu’il va devoir pratiquer, mais aussi s’initier à leurs habitudes et à leur façon de traiter les affaires. C'est donc en Angleterre, qu’encore adolescent et accueilli dans le foyer de Mr. Chaplin, négociant en Cognac et agent de la firme Monnet au Royaume-Uni, que Jean apprend l’anglais et son métier. Après deux ans passés là-bas, son père l’envoie parfaire sa formation au Canada et aux États-Unis, avec la mission de développer le réseau commercial de l’entreprise familiale. Découvrir ce marché gigantesque, les énergies libérées, lui donnent l’impression que la France et bien petite et trop cloisonnée. À partir de là, l’horizon de Jean Monnet s’élargit d’un coup pour ne jamais plus rétrécir. Très vite, le jeune comprend qu’il y a deux sortes de personnes : ceux qui veulent être quelqu’un et ceux qui veulent faire quelque chose. Il décide d’appartenir à la seconde catégorie. Mais en 1914, la guerre éclate. Alors même qu’il ne peut se battre sur le front, Jean Monnet veut agir et demande à son père de le faire introduire auprès de ses contacts du Gouvernement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fils d’un négociant en Cognac, homme au physique classique, discret et toujours bien mis, orateur sans grand charisme n’ayant jamais envisagé de mandat électif, Jean Monnet fait pourtant partie des personnages qui transcendent leur image par leur intelligence et leur énergie. À ce titre, l’autrice Marie Bardiaux-Vaïente, aidée par l’historien Éric Roussel, met en lumière le parcours visionnaire de l’un des « pères de l’Europe » en retraçant les points forts de sa vie. Cette bande-dessinée en forme de biographie et d’œuvre historique prend le temps de mettre en avant la vision de paix et d’union de Jean Monnet au travers de ses différentes rencontres, de Clémenceau à Churchill, en passant par Roosevelt. De son rôle de promoteur de la Société des Nations en 1919, jusqu’à la construction d’une Europe unie via la CECA en 1952, l’homme a porté avec lui sa conviction inébranlable d’une Europe de Paix. Porté par des dessins classiques mais efficaces de Sergio Gerasi, l’ensemble gagne en relief et reste très abordable. En définitive, cette bande-dessinée très complète sur la vie et l’œuvre de l’un des « pères de l’Europe » permettra à tout le monde d’en savoir plus sur les tenants et les aboutissants de la création de l’Union Européenne. En ces temps difficiles, l’esprit de Jean Monnet prend tout son sens.