L'histoire :
Aselmo Ringardi est un jeune homme insouciant, plus attiré par la musique et la compagnie de la belle Béatrice que par ses entraînements de duel à l'épée, bien qu'il excelle dans cet exercice. Pourtant, son destin tracé par son père, qui rêve de le voir entrer dans la garde de la ville et épouser un bon parti, est bouleversé par l'arrivée de la peste. Cette épidémie ravage tout sur son passage et emporte ses proches. Désormais seul, Aselmo prend la route. En chemin, il rencontre des personnages hauts en couleur, dont Lucrezia, la fille du devin Géronte, dotée du pouvoir de lire dans les yeux des gens la date et l’heure de leur mort – à condition de n’éprouver aucune émotion à leur égard. Lorsqu'il découvre qu'Aselmo a partagé la couche de sa fille, Géronte, furieux, lui prédit qu'il ne lui reste qu'une année à vivre. Bouleversé par cette prophétie qu’il perçoit comme une malédiction, Aselmo se lance dans une vie d’aventures, adoptant une attitude insouciante et téméraire, convaincu qu'il est à l'abri de la mort pour l’année à venir. C'est ainsi qu'il se forge, à travers ses choix audacieux, un destin d'exception...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adapté du roman inachevé d’Arthur Schnitzler, L'Aventurier est une œuvre captivante dès les premières pages, plongeant immédiatement le lecteur dans le destin fascinant d'Aselmo Ringardi, un jeune noble dont la vie prend une tournure aussi surprenante qu'intrigante. Le rythme de l'histoire est parfaitement maîtrisé, il nous tient en haleine du début à la fin, tandis que le personnage principal, ambigu et complexe, suscite à la fois pitié, admiration et mépris. Lucrezia, quant à elle, incarne un idéal de bonté et d'indépendance. Lettrée, formée au combat, à la musique et à la médecine, elle se distingue par sa volonté d'aider autrui, tout en restant un personnage fort et autonome. Visuellement, L'Aventurier est une véritable réussite. Le dessin est sublimé par des envolées graphiques qui parviennent à représenter des émotions et des états d'âme difficiles à illustrer, tels que l'angoisse, la nausée, la dépression, ou encore le passage du temps. La maîtrise de la narration graphique est indéniable, avec des pages construites de manière à renforcer l'impact émotionnel de l'histoire. L'arrivée de la peste, par exemple, est accompagnée d'un changement graphique marquant : tout devient vert, les bâtiments se désagrègent, créant une atmosphère cauchemardesque qui happe le lecteur. L'esthétique globale de l'œuvre nous transporte dans un univers proche du nôtre, mais teinté d'onirisme, particulièrement visible dans les costumes et l'architecture des bâtiments.