L'histoire :
De nos jours, Adam Robak, collectionneur et expert en œuvres d’arts, commence enfin à entrevoir les clés de l’énigme dans laquelle il est juge et partie. Tout d’abord, il a établi que sa toile « le triomphe de Saint-Waldemar » a bien été réalisée en 1477, comme l’atteste la signature du peintre Hans Roeghlin. A l’époque, le connétable Wilhelm devait pourtant rallier l’ennemi tatar vaincu, pour une tragique histoire de mœurs. Pour se venger de cette « félonie », Waldemar mit alors tout en œuvre pour réécrire l’Histoire officielle, à commencer par la commande d’une nouvelle toile, datant de 1479. L’expert Robak se doute également à présent de l’identité du « tueur à l’arbalète » qui assassine un à un, 5 siècles après les faits, les descendants du conte Waldemar. Il s’agit d’un dénommé François Belmont, lui-même descendant du connétable Wilhelm von Schöneberg (l’allemand schöneberg se traduit par « belle montagne »). Psychologiquement perturbé, le jeune homme s’est en effet senti investi de la vengeance de son aïeul, après une séance chamanique qui l’a totalement fait basculer dans la folie. En compagnie du chaman Novikov, qui lui a un compte à régler avec le clergé, il séquestre à présent,quelque part en Ukraine, l’avant-dernière descendante de la toile…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et voilà le dénouement attendu et rondement mené d’une enquête particulièrement complexe ! Comme à son habitude, Frank Giroud délivre ses révélations suivant une logique implacable, en un final haletant combinant scènes d’action et séquences d’investigation. Petit bémol toutefois : le coup de théâtre central de ce 4e opus est tellement énorme qu’il devient de fait moyennement crédible (l’identité réelle de la journaliste Elsa Bottelli), heureusement en marge de cohérence globale de l’énigme. Avant de vous lancer, il est fortement conseillé de relire les 3 précédents épisodes, tant les rouages de cette belle mécanique scénaristique sont complexes. Giroud prouve une fois de plus son penchant pour la généalogie et les secrets enfouis (la série Secrets, c’est lui !). Il aura en outre livré l’un des récits les plus séduisants de la collection Loge noire, quand bien même on reste ici (et heureusement !) dans le domaine du cartésien. Au dessin, Brada reste fidèle à la ligne graphique des précédents tomes de la série. Ses encrages réalistes, à partir d’un trait rapide et spontané, font plus la part belle aux décors et à la période médiévale (planches sur fonds noirs), qu’à la finesse des personnages et à la période contemporaine (planches sur fonds blancs). Une enquête piquante en 4 tomes à conseiller aux amateurs de polar savamment huilés…