L'histoire :
En pleine nuit d’un mois de février neigeux et froid, un homme pour le moins singulier entre dans l’auberge de la petite bourgade d’Iping en réclamant un repas chaud et une chambre. N’ayant plus eu de client depuis des lustres, la gérante réveille son employée, Millie, afin qu’elle donne rapidement satisfaction à cet homme pour le moins étrange. Une fois installé dans sa chambre et alors qu’il est en train de se restaurer, il est rejoint par la patronne qui lui ramène le pot de moutarde oublié en bas. Elle découvre alors avec stupeur que son client est entièrement couvert de bandelettes et qu’il met constamment un chiffon devant sa bouche lorsqu’il s’exprime, comme s'il souhaitait cacher quelque chose. Ce mystère lui laisse imaginer le pire et l’empêche carrément de trouver le sommeil, malgré les propos rassurant de son mari qui pense que l’homme cache simplement des blessures, suites à un accident. Rapidement, les habitants se mettent à parler de ce curieux voyageur qui passe le plus clair de son temps le visage masqué, enfermé dans sa chambre à travailler sur une drôle d’expérience demandant fioles, bec Bunsen et autres produits. Il faut dire que l’homme n’y met pas non plus beaucoup du sien en ne se mêlant pas aux habitants et en se montrant très désagréable en paroles lorsqu’il est contraint de communiquer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après La guerre des mondes et La machine à explorer le temps, le scénariste Dobbs et les éditions Glénat proposent une troisième adaptation d’une œuvre majeure de l’écrivain britannique Herbert Georges Wells, L’homme invisible. Le récit démarre avec l’arrivée d'un mystérieux personnage dans un petit village, où il va devenir l’attraction principale. En effet, contrairement à nous autres lecteurs, les villageois ne connaissent pas le pot aux roses et les rumeurs vont bon train concernant ce personnage hautain vivant quasiment en ermite, le visage constamment masqué. Très proche des faits et du ton du roman, la seconde partie nous montre les conséquences de la découverte de l’invisibilité du voyageur, entre craintes et incrédulité. Ce premier opus (sur deux prévus) est très fidèle à l’œuvre littéraire et se lit avec intérêt grâce à une mise en place efficace de l’intrigue. Christophe Regnault (Philippe le Bel) se charge des dessins et l’Arancia studio des couleurs. Dans un style réaliste, avec des décors fouillés, le dessinateur propose une galerie de personnages très expressifs qui renforce l’immersion au sein de l’univers. Même l’homme invisible ne manque pas de charisme lorsqu’il est recouvert de bandelettes. Enfin, on retrouve également un réel dynamisme de découpage et de mise en images. Bref, voilà une bonne adaptation, dont on espère une montée en puissance lors du second et dernier tome…