L'histoire :
Ulysse quitte Troie après des combats éprouvants. Il a hâte de retourner chez lui à Ithaque. Pour éviter de faire une escale, il décide de s'arrêter sur la prochaine île. Le but sera de remplir les cales. Les bateaux accostent ainsi sur l'île des Cicones. Les hommes arrivent devant la cité d'Ismara. Euphémos, le chef de la ville, a mené des expéditions contre les Grecs. Ulysse jubile : l'occasion lui est donnée de se venger des Cicones. Les soldats massacrent aisément la population, surprise et sans défense. Ulysse, prudent, épargne le prêtre Maron pour éviter la colère du dieu Apollon. Maron, trop heureux de ce geste de générosité, invite les hommes d'Ulysse à passer la nuit chez eux. Le vin y est bon et ils pourront se reposer. Ulysse est réticent, mais finit par accepter. Les soldats se prélassent et font la fête, sans se douter que Maron leur a tendu un piège...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection dirigée par Luc Ferry sur les récits issus de la mythologie grecque garde son cap avec un rythme soutenu : pas moins de six tomes pour l'instant, tous consacrés aux grands héros ou aux grands textes. Après avoir abordé la guerre de Troie dans L'Illiade, la collection se devait de raconter l'après-guerre et le voyage d'Ulysse qui a, selon la légende, duré plus de vingt ans ! L'Odyssée, ce récit au long cours se déclinera en quatre tomes. Dans un respect profond de l'œuvre originale, Clotilde Bruneau reprend la linéarité d'Homère et en fait une adaptation très fidèle. Toutes les étapes de ce long périple y sont abordées, dans un rythme bien pesé. Ni trop long ni trop court, le récit est équilibré et intéressant à suivre. Pour ceux qui ne connaissent pas le mythe d'Ulysse, l'album est une vraie mine d'informations savamment distillées, au milieu d'actions nombreuses et originales. Malheureusement, l'adaptation est trop sage et manque cruellement de souffle. Un crève-cœur (ou un crève œil pour ce pauvre Polyphème) comparé à l'épopée homérique de départ et à la grandiloquence qui habite l'œuvre originelle. Même les personnages manquent singulièrement de charisme et Ulysse ne se détache pas vraiment de ses compagnons. Le dessin de Giovanni Lorusso participe surement à cette impression de classicisme sévère. Le trait est pourtant assuré, mais le décor de la mer est trop absent et les cases manquent de puissance et de mouvement. L'ensemble reste tout de même une belle reprise d'un mythe fondateur, qui cultivera les novices de la mythologie.