L'histoire :
Italie, XVIème siècle. Dans la forêt, une bande de villageois armés de torches et de haches cherche une sorcière. Dans son antre, ils soulèvent la trappe sous le plancher et découvrent, dans la cave, un homme inanimé, recouvert de mystérieux dessins et d’inscriptions. Il est emmené au monastère le plus proche et confié aux bons soins de Dom Salvatore. Mais un soir, à l’infirmerie, un drame se produit : le moine Fra Modesto est retrouvé mort, alors que le mystérieux homme est à terre avec une plaie à l’abdomen. Qui a pu commettre cet acte horrible, alors que la porte de l’infirmerie était fermée à double tour ? Dom Salvatore décide de garder secrets les évènements de cette nuit-là. Il espère résoudre cette étrange affaire avant le retour de Dom Theodoro. Un jour, un miracle se produit. L’homme a repris connaissance, mais il est totalement muet et amnésique. Cet homme n’a pas livré tous ses secrets. Il possède un talent inouï : il peint à merveille les icônes religieuses. Lorsqu’il retrouve l’usage de la parole et que sa mémoire lui revient, Dom Salvatore souhaite connaître son histoire. Tout a commencé en l’an de grâce 1533. Son destin bascula lorsqu’il son regard croisa celui d’Elena, une noble signorina hors de sa portée. Chassé de son village, il croisera la route de la troublante Luna, qui lui fera une bien funeste prophétie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scorpion, Masquerouge, Les sept vies de l’épervier… le Moyen-Âge et la Renaissance restent une époque inspirante pour les auteurs du 9ème Art. L’obscurantisme, le despotisme de la noblesse, la toute-puissance du clergé et l’asservissement du Tiers-État qui y régnaient sont autant d’éléments permettant de créer des trames à forte densité narrative. Aussi, Frédéric Lenoir, sociologue, historien des religions et animateur sur France Culture, a utilisé tous ces ingrédients pour forger L’Oracle della luna. Cette histoire a tout d’abord édité en roman, mais elle était dès son origine écrite pour le 9ème art et promise à Griffo. Sans que l’authenticité historique prenne le pas sur le romanesque, Lenoir raconte l’histoire d’un homme mystérieux prenommé Giovanni. Ce simple paysan retrouvé inanimé est une sorte de XIII du Moyen-Âge (à la différence que son amnésie dure moins longtemps). Il cherche non pas à retrouver son identité, mais celle dont il est tombé amoureux, l’arrière-petite-fille du Doge de Venise. Or sa rencontre avec une sorcière va tout changer… L’écriture de Lenoir se distingue par sa fluidité. Il n’y a jamais un mot de trop. On se laisse porter par l’histoire, tant et si bien qu’on est frusté quand on arrive aux dernières pages. Vivement le tome 2 ! Le dessin de Griffo (l’excellent SOS Bonheur, c’est lui !) est digne d’un Juillard de l’époque des 7 vies de l’épervier. Précis, efficace et toujours en mouvement, son trait croque délicieusement décors et personnages, sans trop en faire. On peut prédire un bel avenir à L’oracle della luna…