L'histoire :
Olivier Levasseur est un rebus de la guerre de Succession d'Espagne au début du XXVIIIème siècle. A la fin de la guerre, le corsaire se retrouve un peu désemparé et sans employeur, car il refuse de baisser pavillon pour respecter la période de paix imposée après cette guerre. Olivier Levasseur pensait vivre de la piraterie et de ses larcins... Le destin en décide autrement quand sa navigation rencontre celle du Nossa Senhora do Cabo, un vaisseau portugais qui transporte dans ses cales une décennie de trésors accumulés par le vice-roi portugais des Indes orientales. Personne ne porte ce personnage dans son cœur... Or il a amarré son bateau sur l'Ile Bourbon, devenue aujourd'hui l'Ile de la Réunion. La légende de La Buse prend forme.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'histoire d'Olivier Levasseur a alimenté tous les fantasmes. Le pirate rebelle, surnommé « La Buse », a construit son histoire autour des trésors qu'il aurait obtenus grâce, notamment, à la prise d'assaut du vaisseau du vice-roi portugais. Sans vouloir « spoiler » la suite de l'histoire, ce trésor restera longtemps caché. Au décès du pirate, sa recherche entraînera toutes les affabulations sur sa destination et autour des excursions qui seront menées pour le retrouver. Cette histoire a déjà connu plusieurs développements littéraires. Dans le monde de la bande dessinée, l'histoire avait été dessinée en 1978 par Michel Faure et scénarisée par Daniel Vaxelaire à travers une série intitulée Aventures dans l'Océan Indien (rééditée en 2005). Cette fois, c'est Jean-Yves Delitte qui se colle à la narration. Rompu à l'exercice des histoires maritimes, ce peintre officiel de la Marine Belge s'est forgé une belle réputation grâce à sa série Black Crow dans laquelle il aborde déjà le thème de la piraterie. Sa passion pour les embarcations navales est perceptible dès les premières cases, tant les détails apportés à leurs dessins sont bluffants. Les mythes maritimes des siècles passés ne semblent plus avoir aucun secret pour lui. Avec La Buse, Delitte remet au goût du jour une légende tenace. On apprécie le dessin majestueux et les colorisations du dessin. En revanche, on a l'impression que l'artiste se sent quelque peu à l'étroit dans un scénario assez décousu, qui prendra forme au fil de la lecture. Il faut donc s'accrocher pour comprendre, par la suite, les différentes connexions entre les protagonistes du récit. L'œuvre se déclinera en dyptique et vaut assurément le détour pour son interprétation graphique tantôt sombre, tantôt lumineuse, qui restitue parfaitement l'ambiance sulfureuse et belliqueuse de la piraterie.