L'histoire :
Avec ses 6 000 virages, la « Targa Florio », qui se déroule en cette année 1965 sur les routes de Sicile, est une course automobile à mi-chemin entre le rallye et le Grand Prix. Du haut de ses 15 ans, Angelo la suit avec envie… mais il la contemple toujours moins que la belle Rosalia. Tous les prétextes sont bons pour gagner un baiser. Agacée par ce prétendant pot-de-colle qui ne respecte pas la plus mythique des courses – gagnée jadis par son grand-père – Rosalia le met au défi : s’il veut l’épouser, il faut qu’il gagne la course ! Les deux adolescents cèlent leur pacte en gravant leurs initiales dans un cœur, sur un arbre, en bordure du circuit. Cette année-là, le célèbre Nino Vaccarella remporte la Targa Florio. Cette année-là, Angelo se jure de maximiser ses chances pour parvenir à ce rêve : épouser Rosalia Nazzari, la fille du garagiste chez qui il est mécano. Huit ans plus tard, en 1973, personne ne connait mieux qu’Angelo les virages de la Targa Florio, et les rapports de vitesse qu’il faut adapter pour les emprunter sans perte d’inertie. D’ici deux ans, c’est décidé, il s’inscrira à la course dans la catégorie GT1800. Rosalia fait la moue : ils viennent d’annoncer à la radio que la course allait être supprimée. Il faut qu’Angelo la gagne à tout prix cette année, sinon ils ne pourront pas se marier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour la collection Plein Gaz de Glénat, Dugommier entremêle le focus didactique sur un fond de romance, afin de scénariser une mythique course automobile qui s’est annuellement déroulée en Sicile de 1906 à 1977 : la Targa Florio. A la suite des pages de gardes documentaires, quelques habiles séquences narratives permettent tout d’abord de présenter cette course aussi culte qu’ovniesque : elle se déroulait sur les routes traditionnelles de Sicile, à travers les villages et sans grande sécurité pour leurs habitants ! Puis le héros est campé, Angelo, chez lequel la passion-monstre de la bagnole se confond avec un amour incommensurable pour la belle Rosalia. Un pacte lui dicte sa quête initiatique : s’il veut se marier avec Rosalia, il doit gagner la Targa Florio… et il n’a qu’une occasion unique pour ce faire, puisque les autorités ont décidé que ce serait la dernière (trop dangereuse !). Dès lors, le récit emprunte un parcours bien balisé, mais sans faute : au flashback, se succèdent les phases d’entrainement, les phases de présentation des concurrents, les doutes et les espoirs, puis la course en elle-même et… une astuce finale. Au co-pilotage graphique, dans un registre semi-réaliste et sur un sujet qui le passionne – les bagnoles – Jean-Marc Krings est en roue libre. Le dessinateur n’a guère besoin de forcer son talent pour insuffler du dynamisme à ses bolides. Qu’on soit fan de courses de bagnoles ou pas, on se plonge dans ce one-shot avec plaisir, et on en ressort plus culturé qu’avant…