L'histoire :
Heintz, Frankie et Léon chevauchent leurs motos. C’est la nuit seulement, qu’on vit dans la ville morte, à la lumière de la lune molle devenue folle éclatée. Quand le jour terrible renaît, tout retourne au tombeau. Les membres de la tribu des Lions rôdent sur leurs monstres de métal. Ils vont braquer le dépôt bleu : « Où il y a toute la shoote ! ». Ils vont affronter les Polars, qui protègent la marchandise et la Cité, pour en faire des crânes morts ! « Plus de shoote ! ».
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Doit-on rappeler que Philippe Druillet a révolutionné la BD en son temps ? On est en 1970. Sa mise en page, ses cadrages hallucinants, son dessin, font l’effet d’un grand coup de pied dans la fourmilière, envoyant valdinguer toutes les règles de la sacro-sainte « BD Franco Belge ». Jean Giraud le repère et le voilà présenté à Goscinny, patron de Pilote. C’est l’époque de Lone Sloane. Mais La nuit marque une cassure. C’est l’album conçu en souvenir de sa femme. L’amour après la mort. Comme le plus désespéré des hommages, la plus sombre épitaphe. Dans La nuit, tout pourrit. Les personnages ne sont que des déchets d’humanité, mus par la dope. La viande et la guerre, la loi du plus fort, l’apocalypse quotidienne, la fin de tous les rêves, la guerre des tribus, les immenses champs de bataille en guise de civilisation… En comparaison, Mad Max c’est le pays de Candy. Si vous voulez vivre une expérience aussi troublante qu’inoubliable, cet album s’impose. Comme dans un monument, on y entre sur la pointe des pieds et on en sort changé…