L'histoire :
Dans les profondeurs de la forêt canadienne, Mary, une jeune veuve de 19 ans, est traquée sans répit. Deux hommes déterminés, aidés d'un chien au flair exceptionnel, la poursuivent. La nature, pourtant refuge, se transforme en labyrinthe hostile. Chaque clairière, chaque ruisseau traversé est une nouvelle épreuve. Acculée au bord d'une large rivière, Mary voit dans un vieux bateau à vapeur son seul espoir de s'éloigner. Le quai est désertique, sauf un guichet où un homme bourru fixe un prix exorbitant pour la traversée. Sans le sou, la jeune femme supplie, implorant la pitié d'un étranger indifférent. Mais le destin semble lui sourire : au moment où les deux chasseurs arrivent, furieux et assoiffés de vengeance, le bateau s'éloigne, emportant Mary vers un avenir incertain. Ils déclarent que la jeune femme a tué leur frère. Un lourd secret que Mary traîne désormais comme un fardeau. Elle a échappé à une mort certaine, mais la survie dans cette nature sauvage est loin d'être assurée. Au début du XXème siècle, être une femme veuve et sans ressources est un combat quotidien. Bien que la forêt l’ait protégée des hommes, la civilisation lui réserve encore bien des surprises. La faim, le froid, la solitude... Mary devra faire preuve d'une force et d'une résilience inattendues pour affronter les éléments et les épreuves qui l'attendent.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec La Veuve, adapté de Gil Adamson, Glen Chapron propose un western noir envoûtant. L'histoire s'intéresse à Mary, une jeune femme de 19 ans, veuve et meurtrière, qui fuit à travers les Rocheuses canadiennes au début du XXème siècle. Poursuivie par deux hommes assoiffés de vengeance, elle lutte pour sa survie dans un environnement hostile. L'auteur livre un récit rythmé, alternant scènes d'action haletantes et moments de solitude poignante. Au-delà du suspense, l'auteur explore des thèmes forts : la résilience d'une femme face à un monde masculin, la quête de vengeance et les conséquences du deuil. Mary incarne une figure complexe, à la fois victime et bourreau, forcée de se durcir pour survivre. L'environnement graphique de l'œuvre est basé sur l'apport du noir et blanc, accentuant l'atmosphère sombre et mélancolique du récit. Le trait de Glen Chapron est expressif, réduisant sa précision mais rendant les personnages et les paysages particulièrement vivants. Le dessinateur parvient à créer une ambiance réaliste et immersive, transportant le lecteur au cœur des Rocheuses canadiennes. L'album fait ressortir une sorte de puissance émouvante contrebalancée par une sensation de fuite en avant. Un album intéressant tant dans le récit que dans sa conception graphique.