L'histoire :
Londres, 1897. Au terme d’une interprétation théâtrale du Dracula de Bram Stocker, l’inspecteur Jonas Demm se lance dans le récit d’une terrifiante histoire à l’attention de son ami l’écrivain Rudyard Kipling. Dix années auparavant, le Vatican commandite dans le plus grand secret une expédition archéologique en Irak. L’équipe se compose de Wheeler, un vieil archéologue considéré comme fou par ses pairs, d’un photographe, d’une cryptographe et d’un linguiste spécialisé dans les langues antédiluviennes. Leur but : trouver des écrits babyloniens traitant de magie noire. Lors d’une expérience occulte dans un souk d’Alexandrie, un mage les met en garde contre un terrible danger. Bon an mal an, l’expédition finit tout de même par entamer ses fouilles, intriguée par la découverte de textes sumériens. Aidés par des fellahs locaux, les chercheurs mettent à jour l’entrée d’un souterrain enterré menant à un tombeau contenant quelques momies. A l’aide de combinaisons de plongée au cas où l’air serait infesté ou viendrait à manquer, l’équipe s’avance alors lentement dans le dédale d’un mystérieux sanctuaire qui les conduit jusqu’à un monolithe noir de forme cylindrique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier épisode est une sorte de conglomérat de tout ce que le XIXe siècle compte de sujets d’épouvante, dans lequel Jean-Louis Le Hir mélange allégrement l’imaginaire et la réalité. Le récit ressemble tout d’abord à une expédition archéologique maudite, avec l’intrusion dans un tombeau démoniaque qui n’est pas sans rappeler la trilogie Sanctuaire de Bec et Dorison. Puis, sans trop comprendre le rapport, on bascule à mi-parcours dans le Londres de Jack l’éventreur, version le silence des agneaux (des rouleaux de peaux humaines tatouées sont retrouvées enfoncées dans la gorge de victimes dépecées). Un petit tour via Elephant man et Conan Doyle, Rimbaud et les opiomanes (les « chasseurs de dragons »), et on referme ce premier tome sans avoir compris grand-chose. Très bavard, l’auteur semble masquer derrière une somme de précisions superflues (à la manière d’Umberto Eco) les limites d’un récit encore bien vague. Une chose est sûre, on nage en plein occultisme et la collection Loge Noire sied à merveille à cette nouvelle série prévue en trois tomes. Dommage que ce début soit si confus, car le dessin de Le Hir, sombre et torturé, rend à la perfection cette ambiance d’épouvante à la fin XIXe…