L'histoire :
Le festin est copieux, tous ripaillent avec joie et entrain. Arthur lui-même semble heureux au milieu de ses sujets. Pourtant, ce joyeux moment est interrompu par l’entrée d’un chevalier tout en armure. Son casque rond laisse à peine apercevoir deux yeux déterminés à travers la petite fente. Il s’avance sans hésiter vers le fond de la table et s’adresse d’une voix forte au roi. Il lui annonce qu’il retient prisonnier plusieurs de ses hommes et qu’il ne sera ni assez puissant ni assez riche pour les délivrer. Arthur, surpris par les déclarations de l’inconnu, lui répond qu’il n’aura donc qu’à accepter cette situation. Cependant, le mystérieux chevalier n’en a pas fini : il lui annonce un nouveau défi s’il souhaite sauver ses sujets. Son meilleur chevalier pourra venir au bois avec la reine Guenièvre. S’il parvient à le vaincre, tous les prisonniers seront libérés. S’il n’y arrive pas, c’est la reine qui fera également partie de ses prisonniers ! La nouvelle a fini de ruiner les moments de fête. Arthur, abasourdi, ne sait pas quoi faire lui-même…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection La sagesse des mythes a tourné le dos à la mythologie grecque pour faire place aux contes et légendes médiévaux ou celtiques. Or quelle plus belle légende moderne que celle du roi Arthur ? Ou, pour être plus précis, celle du Chevalier Lancelot. Une transition idéale avec le tome consacré au couple légendaire Roméo et Juliette, car Lancelot est le chantre de l’amour courtois, une vision de la séduction et des rapports amoureux idéalisés au Moyen-Age. On sait à l’avance que ce choix de légende va forcément donner des tomes intéressants, tant les récits sur Arthur sont passionnants. Et c’est le cas dès le début du volume avec un début in medias res percutant. La suite décrit bien la quête de Lancelot pour libérer la reine Guenièvre, quête qui est en fait un symbole, puisque Lancelot va conquérir quelque chose de beaucoup plus précieux en réalité : le cœur de la reine ! Même si, pour l’instant, la narration manque de flammes et de passions et se contente de raconter le début de la quête du chevalier, l’ensemble reste efficace, notamment grâce aux dessins de Carlos Rafael Duarte. Son trait détaillé et puissant campe à merveille des chevaliers charismatiques. Les femmes manquent de douceur, mais elles ont tout de même une indéniable attraction. On aura aussi le droit à une superbe analyse de l’amour courtois à la fin du volume par Luc Ferry. Un début réussi !