L'histoire :
Dans les années 1950, certains anciens scouts juifs se sont rassemblés pour former une équipe nommée « les dépisteurs ». Samuel est l’un d’entre eux. Après plusieurs missions de recherches rondement menées, il arrive au village de Saint-Cirq-Lapopie dans l’espoir de retrouver la trace d’une jeune fille placée, cachée alors qu’elle n’avait qu’un an en 1943. Au début, méfiant à l’égard du jeune enquêteur, les villageois tentent de l’aider à faire la lumière sur l’identité de la jeune disparue. Au milieu de ce tumulte faisant remonter à la surface certains souvenirs amers, Samuel va faire la connaissance de celle que tout le monde appelle « la tondue », une jeune femme ayant eu une aventure avec un officier allemand pendant l’occupation. Et si elle était la clé de ce mystère vieux de 10 ans ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré la promesse d’une enquête haletante suivant les pas d’un dépisteur au lendemain de la seconde guerre mondiale, Le dépisteur déçoit notamment en raison de son scénario un peu convenu et confus, qui semble se perdre avec certaines pistes et sous-intrigues. La quête de Samuel est souvent ponctuée de flashbacks le ramenant à l’une de ses précédentes enquêtes pour le moins traumatisante, sans pour autant que cela serve au développement de celle se déroulant au présent. Certes nous sommes en présence d’un « foreshadowing » (procédé narratif qui consiste à donner à pressentir ce qui va subvenir) mais exécuté de manière quelque peu maladroite. Ce que la bande dessinée a pour elle, c’est son élément principal suscitant un certain suspens dans ce volume (et qui donne également son nom à cette partie) : la fameuse tondue. Une jeune femme ayant courtisé un soldat allemand durant l’occupation et qui serait liée à la jeune fille ayant disparue. Mais encore une fois, la promesse de cette piste s'essouffle et ne nous amène pas à quelque chose de tangible. Le suspens et l’attente sont des outils complexes à maîtriser. A trop vouloir les diluer, le récit se perd. Côté graphique, le travail de Marco Venanzi nous amène sur un trait réaliste sans grande prise de risques, mais efficace. En résumé, Le dépisteur semble être une grosse introduction qui trouvera probablement tout son sel dans la seconde et dernière partie du diptyque. Pour l’instant, il s’agit d’une promesse à moitié tenue. Dommage.