L'histoire :
Les océans sont pleins de Robinsons. Du pilote d’avion malchanceux au milliardaire misanthrope, en passant par l’automobiliste tête en l’air, nulle île n’est de nos jours vraiment déserte. Le mythe a vécu. Et c’est très justement en pleine mer que l’on retrouve notre ami le Flagada, accompagné de la jeune Mabel et de son père, à la recherche de sa terre d’origine. Suivant les indications mentionnées sur le poster « terre d’aventures » (cf. tome précédent Le dernier Flagada), l’île ne devrait plus être loin mais rien n’est en vue (…). Passagers du bateau du capitaine Alaflott – qui n’a jamais mis de sa vie un pied à terre ! – le frêle équipage coule en attendant des jours heureux, si l’on excepte les envolées lyriques fatiguant de la « peluche hélicoptère » et son appétit glouton. Les nouvelles du monde ne sont pas bonnes et les quelques îlots croisés n’incitent pas à mieux. Là une île polluée, ici une île forteresse, ailleurs une île confetti. Notre Flagada ne semble pas prêt de rentrer chez lui. Quand, entre une partie de plongée et la préparation avortée d’un cassoulet anniversaire, deux terres jumelles sont enfin en vue. A gauche comme à droite, la description correspondrait. On tirera à pile ou face pour savoir laquelle sera visitée en premier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Bercovici fait partie de ceux à qui on n'apprend plus à faire la grimace. L’auteur des Femmes en blanc (avec Cauvin au scénario) sait se faire plaisir et entend le partager avec son (grand) public. Elève de l’école franco-belge à la ligne nerveuse (à la Franquin), Bercovici est connu pour dessiner « plus vite que son ombre » (sic.). En compagnie de Zidrou cette fois à l’écriture (et Juliette Dethorey pour les couleurs), il nous revient avec ce deuxième tome des aventures d’un drôle d’animal – une sorte de peluche volante, proche du poussin obèse doté d’une queue « façon hélicoptère » – le Flagada, dernier représentant d’une espèce exterminée il y a des siècles pour cause de gloutonnerie (oui, oui, cette peluche est un vrai ventre court sur pattes !). On ne peut s’empêcher de rapprocher ce titre du Marsupilami, avec un – sérieux – grain en plus ! Ne cherchez pas en effet de ligne directrice bien définie sur cette Ile recto-verso, sinon l’idée exprimée par le titre. Nos auteurs prennent visiblement les choses comme elles viennent et s’amusent de gags écrits et visuels, ici et là. Comiques de situation, d’expression, d’attitude, se marient pour accoucher d’une joyeuse pagaille renversante, puisque c’est le cas de le dire. Sans prétention affichée sinon divertir et rire de l’air du temps, ce Flagada vous offrira une lecture d’un instantané plaisir, sans doute vite oublié, mais éminemment sympathique tout de même. Accessible à toutes et tous, de 7 à 77 ans.