L'histoire :
Il y a plusieurs siècles, le Taarmukhi, ou celui que l’on nomme aussi parfois le Prince des 1000 victoires, règne sans partage sur les 7 contrées et les 3 royaumes qui se perdent quelque part sur les contreforts de l’Himalaya. La population qu’il domine est divisée en castes : des paysans du Grand Nombre aux seigneurs de guerre de la Haute Caste. Le despote a rendu le pays riche et prospère grâce à une force mystérieuse et surnaturelle dont l’origine reste secrète… Un matin, Angha, un petit paysan, se réveille avec le souvenir d’un rêve troublant : la jeune Mithila lui demande de rejoindre les ruines d’un ancien temple à l’honneur du Dieu déchu Miangarak. Il semble qu’en répondant à cette injonction, Angha fasse les premiers pas vers l’anéantissement de la puissance du Taarmukhi. Mithila ne s’est cependant pas contentée de troubler le sommeil d’Angha, elle s’est aussi immiscée dans les songes d’Haraksan, fils d’un puissant seigneur, liant irrémédiablement les destinées des 2 adolescents. Condamnés à devenir de véritables frères, l’un et l’autre s’exposent rapidement au courroux de leurs pairs, obligeant Angha à se terrer dans les souterrains humides du palais dans lequel vit le Taarmukhi. Ainsi, il rencontre Nimesha, sa troublante fille, qui semble ne pas vouloir accepter l’avenir qui lui est réservé. Les 3 adolescents ne tardent pas à comprendre qu’ils jouent les premiers rôles dans l’histoire à venir de leur pays. Mais ils ne savent pas encore quel prix ils vont devoir payer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En ressortant en intégrale petit format (petit prix) quelques « vieilles » séries, les éditions Glénat permettent aux gloutons du 9e art de mettre à leur menu des récits qui méritaient amplement d’être goutés. Ainsi, Pierre Makyo et Bruno Rocco ont commis entre 1993 et 1998 une aventure en 4 tomes qui emprunte son titre à un jeu cruel mis en place par un tyran pour se débarrasser des opposants. Construit simplement et entremêlant subtilement légende, magie, histoire et action, le récit se révèle être un véritable petit conte mythologique, jouant impeccablement la gamme des émotions. Du système politique présenté, à l’opposition des personnages, aux interventions divines ou aux rebondissements savamment distillés, on ne s’ennuie jamais de bout en bout. Et même si l’histoire se révèle être des plus classiques au regard des thématiques abordées et de leur manière d’être traitée, c’est très bien fait : sans extravagance ou fioriture et avec un équilibre parfait. On aime ces séries qui, sans esbroufe, nous transportent facilement. La partie graphique assurée par Bruno Rocco accompagne parfaitement le propos. L’artiste se montrant néanmoins plus à l’aise avec architectures et décors qu’avec ses multiples héros de papiers. On s’amusera aussi à comparer la colorisation de l’ouvrage aux productions actuelles, pour immédiatement remarquer l’évolution en la matière durant ces 15 dernières années. En choisissant de mettre un mettre un coup de projecteur via cette intégrale petit format, l’éditeur nous lance une sympathique invitation à découvrir un récit qui mérite de ne pas tomber dans l’oubli.
