L'histoire :
Dickie regarde un reportage télévisé sur les biafrais et il est choqué par leur maigreur. Aussitôt, il se démène pour leur faire parachuter par avion une énorme caisse contenant… une table de musculation.
Dickie déprime tout seul chez lui, au point d’installer une corde pour se pendre. Soudain, la sonnette retentit : ce sont les adeptes d’une secte, qui lui redonnent confiance en l’amour de son prochain. Ils l’invitent à rencontrer leur gourou, puis l’incitent à se raser le crane et à porter une toge. Et enfin à participer à une grande cérémonie rituelle de groupe se concluant par un… suicide collectif.
Le théâtre a fait salle comble. Or dans la coulisse, tout le monde cherche le magicien Dickie. Un technicien annonce qu’il l’a vu partir aux toilettes. Effectivement, Dickie est sur le trône et il est bien embarrassé : il n’y a plus de papier sur le rouleau. Heureusement, il a une idée : de son chapeau magique, il extrait un petit lapin blanc…
Dickie trouve un nouvel emploi dans un zoo. Il doit notamment s’occuper de l’éléphant. Pourtant, 3 semaines après son embauche, le directeur constate avec effroi que son éléphant est mort dans son enclos ! Il demande donc des comptes à Dickie, qui lui fait remarquer qu’il a scrupuleusement appliqué les consignes de la pancarte : « Défense de nourrir les animaux »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant que Glénat n’édite Dickie à Hollywood et Le fils d’Hitler au sein de sa collection 1000 feuilles (format luxe), Pieter de Poortere avait déjà édité 3 premiers recueils de Dickie chez Bries et les Requins Marteaux. Pour compléter son offre, Glénat propose donc aujourd’hui cet épais volume, tout aussi prestigieux, réunissant l’intégrale de ces 3 tomes, ainsi que des inédits parus dans la presse flamande et divers matériels estampillé Dickie (un jeu de cartes, des personnages d’échec, un « Qui est-ce », des crayonnés…). Au total plus de 300 pages grand format contenteront les amateurs d’humour cynique et absurde. Car sous ses apparences de plombier polonais rural à l’allure bonhomme, Dickie est un personnage muet aussi benêt que monstrueux. Graphiquement, il est un vague cousin bedonnant de Mario Bros et s’incarne au travers de formes graphiques minimalistes, presque aussi simples que le Chat de Geluck ou Hello Kitty. Handicapé des sentiments, il met un zèle particulier à appliquer jusqu’au bout ses idées primaires, vaches ou déprimantes, sans s’apercevoir de leur caractère saugrenu et/ou cruel. Il est l’incarnation de la bêtise crasse et s’en contente pour satisfaire aux canons de l’humour noir, sardonique ou politiquement incorrect. Il n’a pas d’âge, ni d’époque très stable et peut évoluer au moyen-âge, comme dans le cosmos ou dans un western. Pour varier les plaisir, Dickie laisse aussi de temps à autre la place à son alter-ego féminin, Vickie, une prostituée sans succès. En avalant ces historiettes au kilomètre (mieux vaut morceler !), on remarque que de Poortere a tout de même quelques marottes. Ainsi, de nombreux gags prennent pour thématique le sadomasochisme, les nazis, les biafrais, les islamistes radicaux, les aberrations écologiques, les gros seins, le KKK, le suicide, le naufragé sur l’île déserte, les extraterrestres…