L'histoire :
L'oeuvre du fou : Les rigolards sont une meute de bandits qui volent les enfants des villageois, dans le but de les défigurer et les montrer ensuite, de villages en villages, en tant que monstres. Ce jour là, ils s'emparent de Ide, l'amoureuse de Hutgin. L'adolescent vole pour la sauver mais il se fait capturer. Il subit une transformation : on lui brise l'épaule et on lui ouvre un côté de la bouche jusqu'à l'oreille...
La geste sombre : Devenu chef des gueux et des monstres, Hutgin use de ruse pour piller les cités qui jadis se riaient de leurs malformations. Le fils d'un seigneur décide de leur donner la chasse. Mais quand il les rattrape, il pactise avec Hutgin et l'accueille pour qu'il suive l'apprentissage des chevaliers...
Eon de l'étoile : Déçu par la « chevalerie », Hutgin rejoint ses rigolards. C'est alors que sa bande de gueux et de monstre croise la route d'une autre bande conduite par le charismatique Eon, qui se dit descendant de Merlin...
Tréo-Fall : Traqués par les armées de plusieurs seigneurs, les rigolards grimpent à bord d'un navire et obligent l'équipage à prendre le large. Après avoir fait connaissance avec un moine, Hutgin accepte de convoyer une Bible enluminée jusqu'en Irlande, un havre de paix ?
Le veneur noir : De retour sur le continent, Hutgin et sa bande interviennent pour sauver un village de leur tortionnaire, le jeune seigneur Arn de Morvyn, qui enlève les jeunes pour en faire des gladiateurs. Ce dernier défie Hutgin à participer à son prochain tournois. Hutgin accepte, notamment pour l'éliminer. Mais avant, il lui faut dégoter un équipement et une armure. Les villageois lui indiquent alors la dépouille du « Veneur noir », un chevalier jadis foudroyé dans une grotte et laissé en l'état...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Le torte », c'est le nom donné au preux Hutgin, à l'origine simple villageois devenu, par la force des choses, le chef d'une bande de brigands défigurés, appelés les rigolards. Le moyen-âge dépeint par le scénario de Pierre Dubois (auto-défini « elficologue ») n'a pourtant pas grand-chose de rigolo : on y pourfend, on y démembre et on y décapite pour le moindre prétexte, et à tour-de-bras. D'expériences douloureuses en vengeances ignobles, Hutgin se forgera un tempérament de chef et des techniques de combat dignes des meilleurs guerriers. Il côtoiera la noblesse, les mystiques, oubliera certaines valeurs, fera repentance, mais restera toujours fidèle à sa famille de monstres humains, dont l'effectif s'effiloche dans le sang au fil des tomes. Hérité de ces temps barbares, le « carnaval » d'aujourd'hui est heureusement bien plus festif... Les 5 volumes de la série, d'intérêts inégaux, publiés au début des années 90 sous la bannière Vécu, sont désormais regroupées dans cette petite intégrale à 15 euros. A l'époque, la série permit au dessinateur Lucien Rollin de montrer toute l'étendue de son talent, à travers un univers médiéval âpre, glauque et légèrement mystique. Cette première série de qualité lui ouvrit ensuite les portes d'une collaboration avec Jean Dufaux, pour 8 tomes de Ombres...