L'histoire de la série :
En 1589, la France est totalement divisée. Les forces papistes ont pris le pouvoir et la ville de Paris. En effet, Henri III a renié la foi catholique pour rejoindre Henri de Navarre. Le royaume est donc tiraillé entre les catholiques et les Huguenots. Les paysans souffrent de cette querelle politique et religieuse puisque leurs villages sont régulièrement pillés. Henri III décide de reprendre le pouvoir et assiège Paris, mais des moines complotent contre lui. Au milieu de ce bourbier, Gunther, un soldat allemand, va tenter de trouver sa place en cherchant l’aventure et la fortune.
L'histoire :
Printemps 1594. La duchesse Gabrielle d’Estrées doit se résoudre à faire appel à Ghunter et Pritz, deux mercenaires suisses qui, depuis quelques temps déjà, servent la cause du Roi Henri IV : les caisses royales sont vides et le souverain a besoin d’argent. Aussi, les invite-t-elle à mettre la main sur un trésor royal qui pourrait résoudre tous les problèmes. Ils doivent faire vite car Pernette, qui vient de fausser compagnie à la duchesse, les devance et elle a d’autres projets. Pourtant, la fugitive voit sa course freinée par ses anciens comparses de la Manus Dei, qui ne tardent pas à l’enfermer dans leurs geôles pour la soumettre à « la question » : la belle intrigante reconnait qu’elle sait, de la bouche de Madame d’Estrées, le nom de celui qui a entre ses mains la plus grosse part du trésor royal. Dans le même temps, à quelques lieux de Nantes, un homme prend la fuite en empruntant les égouts. Il s’agit d’une vieille connaissance : Jean-Edern de Kermalec qui, s’il ne semble pas pouvoir échapper à ses poursuivants et ainsi devoir répondre de ses crimes devant le parlement, possède une monnaie d’échange qui pourrait en intéresser plus d’un… De leur coté, Ghunter et Pritz, jouent de malchance en croisant le chemin d’un chevalier quelque peu original mais solidement accompagné, qui préfère les enfermer, de peur d’avoir à faire à des espions.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est en fait un bon gros diamant jaune pâle avec tout plein de carats qui donne son titre au 18e opus de cette série incontournable de la BD historique. Néanmoins ni la témérité, ni la joaillerie, ne pourront servir de support à un exercice métaphorique pour vous présenter cette nouvelle petite incursion au temps de notre « Vert-galant » : le découpage complexe et l’intrigue pâlichonne déçoivent à nouveau. Après avoir assuré le sacre du huguenot en mettant la main sur huile sainte et tutti quanti (cycle précédent), nos mercenaires sont tenus de trouver un moyen d’alimenter ses finances. Afin de pimenter son récit, Daniel Bardet multiplie les protagonistes, puisant même dans l’importante galerie de personnages qu’il a créé en plus de 25 ans et qu’il saucissonne pour tenter de donner du rythme, de suggérer des rebondissements… Mais ça ne fonctionne pas. Car même si l’on est heureux de retrouver certains visages, même si l’on se délecte encore du parler savoureux ou du panoramique historique fidèle offerts, le fond de l’histoire est une banale course au diamant, saupoudrée de multiples complots qu’il nous a déjà servi. Le tout laisse un sentiment de manque d’idées, comme si l’excellent scénariste n’avait plus de mitrailles dans sa besace historique pour nous alimenter. Au dessin, le compère Brice Goepfert fait preuve d’un coup de crayon de plus en plus maitrisé : les cadrages en particulier rendent son trait plus vivant, plus moderne qu’à l’accoutumé. Notons, une fois n’est pas coutume, les excellentes couleurs de Patricia Faucon qui sont un véritable petit bonus. Cet excellent travail graphique ne parvient pas à nous faire surmonter notre déception. Une amertume qui nous pousse à nous demander s’il n’est pas temps de prendre d’autres chemins…