L'histoire :
En 29 426 avant JC, dans la cité d’Atlantide, bien avant sa légendaire et supposée disparition dans les eaux profondes. Eoden, guerrier puissant et manchot, vit reclus sur une ile, lorsqu'il reçoit la visite d'un vieil ami, Rain, capitaine de la garde royale. Celui-ci lui demande de revenir au royaume afin de libérer son frère, le Roi, de l'influence néfaste de son conseiller, le prêtre Hak-Na. Eoden refuse dans un premier temps, car son exil est en parti dû au fait que Leyon, son amour de jeunesse, est désormais la reine et épouse de son frère. Rescapé d'une attaque de la garde du roi qui a couté la vie à Rain, Eoden se lance sur le chemin du royaume, bien décidé à en découdre avec qui se mettra en travers de son chemin. Apprenant qu'Eoden est en route, Hak-Na va tout mettre en œuvre pour le stopper, quitte à attenter à la vie de Leyon et à s'associer avec Thorun, le plus vieil ennemi d'Eoden, responsable de son infirmité.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'ambition d'inscrire une série d'heroïc fantasy dans le contexte mythologique de la cité de l'Atlantide est plutôt excitante sur le papier. Cette cité civilisée et prospère, supposément engloutie par les eaux car devenue corrompue, est en effet l'objet de nombreux fantasmes. Hélas, Stefano Martino nous livre un premier tome peu inspiré pour les lecteurs aguerris du genre. Un guerrier solitaire, un roi fou, une rivalité fraternelle pour la même femme, un prêtre méchant... tout cela est archi déjà-vu. Les multiples références trop explicites peinent à se fondre dans ce contexte historique certes mytho mais pas logique. Même si le mythe, attribué à l'imagination de Platon, ne connait pas d'origine géographique ou historique, Martino fait se croiser des valkyries des légendes nordiques, des soldats aux allures précolombiennes, des héros vikings et même des soldats gallo-romains (Rain fait penser aux gaulois des livres scolaires). Les références culturelles vont du Seigneur des Anneaux, Conan le Barbare, voir au cinéma hongkongais avec notre héros Eoden rappelant fortement le sabreur manchot de The Blade de Tsui Hark. Ce premier tome manque donc cruellement d'originalité, mais il est sauvé par un dessin soigné et de très belles planches, en particulier sur les décors et paysages. On est néanmoins navré que la représentation des rares personnages féminins soit uniquement dans des postures lascives. Même si ce premier tome se lit sans déplaisir, espérons que la suite des Chroniques de l'Atlantide trouve sa marque et ne se contente pas de recycler tout ce qui touche de près ou de loin au genre fantasy.