L'histoire :
Fin 1560, le prince de Condé, chef du parti protestant, est condamné à mort pour complots contre la royauté et crime d’hérésie. Mais le jeune roi François II meurt subitement de maladie et c’est son jeune frère Charles IX (10 ans) qui prend sa succession, épaulé par sa mère, Catherine de Médicis, qui devient ainsi le 1er personnage de l’Etat. Condé est alors libéré, il sera bientôt réhabilité. Les tensions entre catholiques et protestants vont alors s’accroissant. Partout en France, les prêtres appellent à prendre les armes, tandis que dans les hautes sphères catholiques, un pacte est scellé entre le duc de Guise, le connétable de Montmorency et le maréchal de Saint André, pour influencer de toutes manières possibles le gouvernement du royaume. Prise entre deux feux, Catherine de Médicis organise un conciliabule à Poissy, entre les théologiens des deux religions, afin qu’ils trouvent des terrains d’entente. Mais cette rencontre tourne au fiasco, notamment sur la question de la transsubstantiation (le corps et le sang du Christ contenus dans un morceau de pain sans levain). En novembre 1561, pour montrer leur désapprobation de la politique de tolérance menée par Catherine de Médicis, les Guise quittent la cour et se retirent sur leurs terres champenoises. Cela n’empêche pas Charles IX de promulguer un édit accordant la liberté de culte aux protestants, le 17 janvier 1562…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après ses contemporaines Coulisses du pouvoir, ses mystères politico-mafieux sous les Troisième, quatrième et Cinquième Républiques, le scénariste belge Philippe Richelle continue de remonter le temps pour mettre en exergue les immondes arcanes politiques françaises. Les guerriers de Dieu ont ainsi pour vocation la mise en lumière des causes et des conséquences de la pire guerre de religion qu’a connue le royaume de France. Ce tome 3 s’intéresse aux années 1560-1563, soit une dizaine d’année avant le célèbre massacre de la saint Barthelemy, point d’orgue de ce conflit civil. Mais déjà, Richelle s’intéresse à un massacre, celui de la grange de Wassy (1er mars 1562, une cinquantaine de morts parmi les protestants), dont se repentira le duc de Guise sur son lit de mort (moins d’un an plus tard, assassiné). Richelle fait toujours avancer sa narration de manière méthodique et exhaustive, par le truchement de son héros Arnaud de Boissac, un nobliau rangé côté catholique, mais surtout observateur éclairé de controverses aussi idiotes que profondes, qui le dépassent. Le dessinateur Pierre Wachs met en dessins cette partition historique avec toute la force d’une documentation aboutie et d’une retranscription visuelle soignée. Dans le tome 4 à venir, les tensions vont inévitablement se poursuivre, à l’approche de la date fatidique du Massacre de la Saint Barthelemy (24 août 1572)…