L'histoire :
Cornouailles anglaises, 14 mai 1823. John Gravestone est enterré dans le caveau familial du cimetière de Cornwood après avoir été injustement pendu en place publique à Plymouth. Il est désormais mort aux yeux du monde et pleuré par les siens. En ce jour, pour les habitants du village qui l’avaient vu grandir, John a rejoint à jamais son père et sa mère dans le silence de leur sépulture. Or, cet enterrement n’est qu’un simulacre mis en place par Theophile Gravestone, oncle de John et grand inquisiteur de la très Sainte Eglise de Rome. En effet, mordu par Camilla, la stryge qui a tué son père, John Gravestone, pourrait bien devenir une créature des ténèbres si ce démon parvient à parachever son œuvre via une simple petite morsure. Après avoir été attaqué, John est entré dans une longue phase de fièvres. Il doit rester sous bonne garde jour et nuit et disparaître au plus vite du regard de ceux qui le pensent enseveli. De son côté, Miss Mary Cavendish vient de découvrir que Lord Gravestone n’a pas été mis en terre. Ainsi, après être allé à la chapelle la veille pour voir son corps une dernière fois, lorsque le veilleur Tibbett s’est endormi, elle s’est aperçue en poussant le couvercle que le cercueil était vide et elle pense donc que John est en vie. De son côté, Theophile compte organiser la fuite de son neveu vers les terres écossaises de son enfance. Mais la vampire Camilla est toujours à l’affût et le destin des Gravestone pourrait être bientôt scellé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome, Le Baiser Rouge, démarrait en trombe et laissait en suspens de nombreuses questions sur l’avenir de John Gravestone. Le duo Jérôme Legris (scénario) / Nicolas Siner (dessins) est de retour avec Le Dernier Loup D’Alba afin d’aller plus en avant dans cette histoire aux relents gothiques de l’ère pré-victorienne. Comme on pouvait s’en douter, les ambiances de la Hammer (Dracula, Van Helsing...) sont toujours omniprésentes, mais le récit prend une autre dimension dans les rapports entre John et Camilla, à la façon d’une relecture de Romeo et Juliette. On se retrouve donc à la croisée des chemins entre plusieurs styles au sein même de l’histoire. Ainsi, la pléthore des références esthétiques, cinématographiques ou littéraires est importante, mais la narration reste parfaitement cohérente et bien ficelée. De son côté, Nicolas Siner met bien en valeur le scénario grâce à des traits travaillés et des ambiances horrifiques parfaitement maîtrisées. À ce titre, le jeu des contrastes et l’utilisation des couleurs froides avec des teintes bleues / grises omniprésentes confèrent un côté gothique remarquable ! En fin de comptes, Le Dernier Loup D’Alba se place dans la droite lignée du premier tome et propose un récit plutôt bien amené et intéressant. Vivement l’épilogue des aventures de John Gravestone !