L'histoire :
Nous sommes au XVIe siècle, quelque part à la campagne dans un village de Flandres. La neige recouvre péniblement les cadavres qui jonchent le sol. L’hiver est rude mais la peste l’est encore plus. Tous les habitants ont été tués, excepté trois. Margot et son mari, Marinus, ont survécu jusqu’alors. Mais le troisième larron compte leur faire la peau : il pense que seul, plus personne ne risquera de le contaminer (…). Marinus est atteint d’une flèche près du cœur. Le trait s’accroche à sa victime et, malgré les efforts répétés de Margot, emporte le malheureux par-delà les haies, barrières et falaises. Rien ne peut arrêter le cortège macabre – de drôles de squelettes dansant – qui emporte Marinus dans la tombe. Refusant ce triste état de fait, Margot s’engouffre à sa suite dans la gueule de la Faucheuse afin de le ramener des Enfers. Qu’advienne que pourra…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Carrément BD chez Glénat accueille des récits au format hors norme et à l’esprit souvent barré. Outre que l’album tiendra difficilement dans votre bibliothèque, il l’agrémentera assurément d’une pointe de fantaisie appréciable. Margot la folle propose une histoire inventive à l’ambiance médiévale – lexique à l’appui – dans une Flandres encore campagnarde, frappée de plein fouet par la peste. Son héroïne, une « vielle » femme au tempérament bien trempé, refuse la mort de son mari – mort étrange en effet – et le suit aux Enfers afin de l’en sauver. L’Au-delà visité par Margot ressemble à un bizarre travestissement de la réalité autorisant toutes les fantaisies. Point de flammes, donc, mais une ribambelle de squelettes et de créatures improbables, sorties – sans doute – tout droit de l’imagination de la villageoise transformée en guerrière, et de sa mère, Muriel Blondeau. Professeur en arts plastiques à la Haute Ecole de la Communauté française de Tournai, notre auteur maîtrise visiblement parfaitement son sujet. La fougue du trait répond à l’énergie déployée par cette farandole macabre, à cette fuite en avant dont le délire paraît sans fin… La couverture est belle et, sous des allures de gravure, devrait, sans faute, émousser votre curiosité. Une composition maîtrisée pour un propos original vibrant de détermination ! Un récit atypique de fait ; une leçon de bande dessinée en résumé.