parution 16 septembre 2020  éditeur Glénat  Public ado / adulte  Mots clés Blogosphère / Chronique sociale

Mayada off

Peut-on se remettre d’une rupture en ligne ? Mayada en est persuadée. Elle va montrer de quel bois elle se chauffe.


Mayada off, bd chez Glénat de Mayada, Maïssa
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Glénat édition 2020

L'histoire :

Tout a débuté il y a un mois de cela. Auparavant, tous les soirs, elle échangeait avec son copain. Puis au fur et à mesure des jours, il ne répondait plus ni à ses appels, ni à ses messages. Jusqu’au moment où il a coupé totalement le contact. Mayada a demandé à une copine de lui téléphoner et il a répondu de suite. « Le batard ! ». Pour savoir ce qu’il en est, elle suit ses potes sur les réseaux sociaux où elle le voit avec d’autres filles. Ni une, ni deux, elle veut attirer son attention, puisqu’il suit encore ses stories. Elle poste une photo d’elle très retouchée, ce qui a de quoi surprendre sa grande sœur. Il y a un objectif très concret derrière cela : devenir influenceuse. D’ailleurs, dès le lendemain, elle s’y met sérieusement. Déjà, il faut THE appareil photo. Mais elle n’a pas le budget nécessaire. Les beaux filtres pour trafiquer les images sont payants. Et maintenant, son bronzage est parti. Qu’importe, elle se dirige vers des partenaires pour avoir des followers. Après une ceinture amincissante qui crame, une crème qui fait des boutons, un hôtel insalubre… elle ne veut pas renoncer au succès qui l’attend. L’échec, ce n’est pas pour elle. De stories en selfies, tout est bon à raconter, même s’il faut payer pour être en compagnie d’un influenceur, Et ça réussit, puisqu’elle va passer à la télévision. Tout a une fin, car le Coronavirus passe avec son confinement strict. Du moins, c’est une cause qui peut expliquer quelques oublis. Comme éteindre sa caméra quand on est médisante...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Les réseaux sociaux, Mayada et Maïssa connaissent assez bien. Depuis 2009, elles partagent leurs dessins sur Internet. Dans ce premier album de leurs aventures, les deux sœurs racontent l’influence des réseaux sociaux chez de nombreuses jeunes femmes, principalement. Le besoin de mettre en scène sa vie, de retoucher parfois à l’extrême son corps et de s’inventer un quotidien demande beaucoup d’énergie et d’imagination. Pour quel résultat ? Tromper les gens et mettre en avant une personne qu'elles ne sont pas vraiment. Mais on se sent valorisé d’avoir des likes et d’être suivi et aimé. Toutefois, qui les aime ? Quelle est la valeur de cette affection ? Les ouvrages de sociologie et de psychologie ne manquent pas sur cette thématique très moderne. Néanmoins, l’avantage d’un support BD la rend plus accessible à chacun. Et une histoire avec des filles a tendance à toucher un public féminin plus friand et addict de cette mise en avant. De nombreuses références sont véridiques pour mieux faire croire à la probabilité du récit. Tout n’est pas qu’illusion, car les demoiselles ont déjà plus de 400 000 abonnées sur les réseaux. Elles dénoncent tout en étant soumises à l’appréciation d’inconnus. Pour vivre de son art, il faut se faire connaître. Un paradoxe assez drôle qui prouve qu’elles parlent en connaissance de cause. Aucun doute que leur légèreté et leur humour séduiront plus d’une lectrice et qu’elles vont avoir de nouvelles followers.

voir la fiche officielle ISBN 9782344043561

  • Sa note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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Ce qu'un autre en pense sur la planète BD :

Depuis 2009, Mayada est une instagrameuse reconnue et suivie sur les réseaux. Elle nous propose dans Mayada off, son premier ouvrage, une autobiographie satirique sur sa vie et son job. Mayada nous y dévoile l’envers du décors sur son « métier », à la mode, celui qu’on présente comme le job de rêve, celui où on montre une vie idéale sans défaut. Elle écrit avec humour et dérision en insistant sur le besoin de reconnaissance. Maslow nous le rappelle, le besoin d’estime est essentiel dans nos vies et encore plus à l’ère d’internet omniprésent au quotidien ! On a beau savoir que c’est surfait et superficiel, on en redemande toujours. Mayada se moque ouvertement d’elle-même, avec son maquillage grossier par exemple, quand elle décide de se lancer dans les tutos maquillage. Elle surfe sur la mouvance avec des célébrités clés du moment, comme Cristina Cordula, Caroline Receveur, Bigflo et Oli qu’elle illustre très bien. Elle ironise sur l'utilisation abusive des logiciels de retouche et se montre avec les lèvres et joues à la Bogdanov. Elle entraîne sa sœur qui co-scénarise la BD, elle comme son propre personnage est très loin des strass et du « m'as-tu-vu » . Mayada dénonce également les excès, le fait de copier ses idoles par les vêtements, attitudes et postures. Elle prouve la facilité à mentir par les photos. Et comme les influenceurs surfent sur l’actualité, on n'échappe pas à l’actualité Covid19 et « the confinement » qui pourrait mettre en péril sa carrière grandissante ! On imagine que Mayada a dû mettre à jour ses planches avant édition pour coller aux infos. Son dessin est précis, coloré et ses personnages aux yeux surdimensionnés sont drôles. Cette lecture, c’est un peu un pied de nez à une certaine réalité de la génération réseaux sociaux. Il y a ce qui paraît et ce qui est réel… c’est facile de s’inventer une vie. Alors en effet, il y en a pour qui ça a marché, mais on en reparle dans... disons 20 ans de ce monde pailleté !