L'histoire :
Azad Mikoyan se remet difficilement du crash du vol Panax 013 dans la jungle colombienne, dont il est sorti miraculeusement indemne, contrairement à la grosse majorité des passagers. Il culpabilise d’autant plus qu’il était copilote aux côtés du commandant Gustafson, son ami, son beau-père, décédé dans le crash. L’enquête du bureau d’analyse a d’ores et déjà remis en cause la vétusté des avions-poubelles et l’irresponsabilité du PDG de sa compagnie, lui aussi mort dans le crash. Mais l’étude des boîtes noires pointe également la défaillance humaine de Gustafson, en plein délire au moment de l’accident, ce que refuse d’admettre Azad. En raison de l’hypoxie (manque d’oxygène), lui, ne se souvient absolument pas de ce qu’il s’est passé. Au Congo, il fait aujourd’hui la navette avec des chargements humanitaires pour l’ONU. Au sol, il assiste alors à un nouveau crash d’un avion-poubelle, dans lequel périt un de ses amis. Cet accident réanime ses angoisses et sa haine envers le criminel dirigeant de la compagnie… et il s’aperçoit qu’il s’agit du même que pour la Panax ! Bien décidé à s’expliquer avec lui, il n’est pas au bout de ses surprises…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour la première fois auteur complet (scénario+dessin), Youssef Daoudi, féru d’aviation, conclut ici un thriller aéronautique en diptyque, parfaitement didactique quant au milieu qu’il prend pour cadre. Autour du châssis d’une intrigue centrale (mais pourquoi donc le vol Panax013 s’est-il crashé ?), Daoudi brosse un panorama assez complet du milieu aéronautique et de son jargon. Il dénonce notamment les pratiques criminelles des compagnies low-cost, le marché de l’occasion de l’avion-poubelle et il montre la manière dont se déroulent les enquêtes lors des crashs (la reconstitution physique de l’appareil, l’examen des boîtes noires, les organismes…). Sur ce plan, Mayday est très intéressant et parfaitement ficelé. En revanche, le dénouement de l’intrigue se conclut dans ce second volet de manière un peu bancale, à la fois au niveau de la psychologie des personnages (notamment la personnalité trouble de Gustafson), qu’au niveau des faits (un ranch peut-il exploser sans qu’on enquête ?). L’explication finale se dévoile également en parallèle d’un « incident » de vol qui n’a rien à voir, ce qui nuit un chouya à la limpidité de la chose. Le scénario s’en tire mieux quand il focalise sur le poids de la culpabilité, lors d’un drame aérien. Mais le plus convainquant demeure la partition visuelle : le joli dessin réaliste, précis pour retranscrire les appareils et leur environnement technique, est tout aussi convaincant sur le character-design et le dynamisme du découpage dans les scènes choc. Une série qui fait préférer le train…