L'histoire :
Baie du Mont-Saint-Michel, octobre 1936. Lucie Préval et Rémi rentrent chez eux, les paniers pleins de coques ramassées à marée basse. Les deux enfants se quittent en se donnant rendez-vous le lendemain. Sur le chemin, Lucie est témoin d’un meurtre. Les parents de Lucie, Germaine et Hercule, s’inquiètent de ne pas voir leur fille rentrer. Courroucé, le père de Lucie court chez Yvonne et Joseph, les parents de Rémi pour demander au petit où est Lucie. Rémi ne comprend pas, ils se sont quittés il y a plus de deux heures. Tout le village entreprend des recherches, mais la nuit les empêche de continuer. Le lendemain, c’est la stupeur, le cadavre de Julienne Delajoux est retrouvé gisant sur des marches avec, à proximité, le panier de Lucie. Le maire du Mont-Saint Michel prend en main l’affaire. La Gendarmerie du coin, trop occupée sur une affaire, ne peut venir dans l’immédiat. Face à cette nouvelle, le maire interdit le départ de quiconque des lieux du crime, tant que le meurtrier ne sera pas confondu. Tous les soupçons se portent sur un mystérieux étranger qui traîne dans le coin depuis quelques jours. Les habitants s’organisent pour explorer, de fond en comble, tous les recoins de l’île normande pour retrouver le moindre indice…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après, entre autres, l’Abbaye de Cluny, le site de Carnac, les Chemins de Compostelle ou la cité de Carcassonne, c’est le Mont Saint-Michel qui est à l’honneur dans cette collection lancée conjointement par Glénat et les éditions du Patrimoine – Centre des Monuments Nationaux. Ce lieu exceptionnel normand (et non pas breton !) est le lieu idéal pour placer une intrigue policière digne de ce nom. Jean-Blaise Djian écrit ici une enquête policière classique avec des ingrédients simples mais efficaces : un lieu, un meurtre, tout accuse un étranger qui erre dans le coin, des révélations sur le passé du village… L’art de raconter les histoires de l’auteur chevronné du Grand Mort fait le reste. La narration est conventionnelle, proche des grands romans d’Agatha Christie, avec un final riche en révélations où tous les suspects sont réunis. D'ailleurs l’auteur rend hommage à la reine du crime en prénommant un personnage Agatha. Habituée aux polars (historiques en l’occurrence avec son dyptique Le sang des bâtisseurs) et régionale de l’étape (d’origine normande et bretonne), la pétillante Marie Jaffredo est la dessinatrice idoine pour cette trame sur fond de Mont Saint-Michel. Son trait délicat et ses couleurs veloutées accompagnent élégamment les textes de Djian. Sans être une tuerie, Meurtre au Mont Saint-Michel laisse une impression agréable !