L'histoire :
Depuis sa naissance, Miki est médicalement suivie pour ses hallucinations. Depuis quelques jours, elle commence à comprendre que tous les évènements surnaturels auxquels elle assiste sont bel et bien réels. Par exemple, elle s’est retrouvée happée par des tableaux démoniaques lors d’un vernissage, donnant lieu à une véritable panique… Puis le bouledogue errant, qui lui colle aux basques depuis sa visite sur l’île d’Arcachon, s’est mis à lui causer, au moment où il jetait aux égouts tout son stock de calmants. Ajourd’hui, son nouveau pote Kaz lui a trouvé un rôle dans sa sitcom de SF. Au terme d’une séquence, elle subit une altercation de la part de l’oncle de Kaz, qui lui dit qu’elle n’est pas réelle… Yadu (qui joue le rôle d’un poulpe de l’espace) intervient en lui assénant un coup de tentacule. Sans transition, ce dernier propose à Miki et à son amie Colette de l’accompagner voir sa mère à Bagalmadar, une « ville nouvelle » peuplée de réfugiés indiens. La vieille femme, ersatz d’hippie et de devineresse, essaie d’ouvrir les yeux de Miki sur sa destinée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au cours d’une intrigue un peu décousue, entre anticipation et ésotérisme, la première partie du diptyque présentait les questions existentielles et métaphysiques d’une héroïne, Miki, en proie à des hallucinations. Pour le moins déconcerté, le lecteur persévérant suspectait qu’il ne s’agissait pas vraiment d’hallucination… sans se douter que l’explication finale serait aussi triviale et éculée. Le scénario de Serge Meirinho enfonce toutes les portes ouvertes du registre fantastique, dans ce qu’il a de plus grand-guignolesque. L’héroïne Miki pâtit effectivement d’un héritage maléfique et elle combat, dans divers pan de la réalité, un « démon » qui prend parfois une apparence grotesque, à savoir un petit bouledogue noir (qui interpelle en couverture, lorsqu’il fume le cigare). Une allusion à Alice au pays des merveilles finit de nous embrouiller et nous achève totalement. Malgré le final qui ré-embraye, de manière culottée, la thématique écolo, cette débauche de contingences fantastiques désordonnées, où tout et n’importe quoi peut arriver, se révèle relativement indigeste. Au dessin, Anton adapte tant bien que mal son style semi-réaliste mâtiné de manga à ces contextes torturés et tortueux… Le plus convaincant demeure encore le découpage explosé des cases, lors des scènes d’action.