L'histoire :
Mikki, une jeune fille, souffre de timidité maladive. Avec ses parents adoptifs, elle patiente dans une salle d'attente. Autour d'elle, d'autres enfants attendent leur tour, victimes d'autres troubles. Mikki n'est pas à l'aise et s'enfonce dans son siège. Mais son tour est venu, elle est appelée par la professeure avec ses parents. Ils ont été choisis pour suivre le programme Mortelente, une thérapie pour le moins atypique, qui fait appel à la réalité virtuelle et à l'intelligence artificielle. Les parents adoptifs de Mikki sont désemparés. Leur enfant a même perdu l'usage de la parole... Mais la professeure ne veut pas faire dans le sentimentalisme. Elle demande à Mikki d'écrire sur une feuille de papier son plus ancien souvenir. La jeune fille inscrit qu'elle se rappelle de ses vrais parents, au Laos. Elle prend ensuite une sucrerie dans une drôle de boîte, proposée par la professeure, et elle sort de la pièce pour retourner dans la salle d'attente, en attendant que ses parents règlent des formalités administratives. Lorsqu'elle arrive dans la pièce, il n'y a plus personne, elle est seule. Au mur, un tableau avec une porte entrouverte dégage une fumée rose. Mikki s'approche et la voilà absorbée dans le tableau ! Elle atterrit dans une forêt. Que s'est-il passé ? Un étrange garçon avec un capybara en guise de cape se présente à elle.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paul Frichet (Brocéliande forêt du petit peuple, L'arche de Néo) débute avec Stéphane Betbeder (Créatures, Liaisons dangereuses - préliminaires) une nouvelle série pour les pré-adolescents, ancrée dans les problématiques contemporaines. Mikki, qui souffre de timidité maladive, participe à un programme qui va la faire basculer dans un autre monde, virtuel, qui semble irréel. Mais où se situent les frontières entre la réalité et la virtualité ? Tout au long de l'album, le lecteur se perd. Et comme Mikki, il n'arrive plus à faire la distinction entre les mirages et le reste. L'aventure est dynamique. Mikki rencontre des personnages hauts en couleurs dans son périple, des animaux totems aussi effrayants qu'aidants. Elle va tenter de surmonter ses peurs à travers ce nouveau programme révolutionnaire. Les auteurs abordent ainsi les questions de santé mentale de la jeunesse, mais aussi les liens étroits qu'ils peuvent entretenir avec les nouvelles technologies (réalité virtuelle, intelligence artificielle) et les pièges qu'elles peuvent représenter. Graphiquement, le dessin est soigné et réussi. Il retranscrit aussi bien les scènes d'action que les scènes plus posées. Les personnages sont facilement identifiables, ils ont des visages caractéristiques. Les auteurs ne prennent pas les enfants pour des idiots, tant dans la façon de rythmer le récit, que dans les dialogues. Un premier tome intriguant !