L'histoire :
Depuis son lit, de bon matin, Fabien s’impatiente. Il appelle Géraldine, qui était encore à côté de lui quelques minutes plus tôt, et tombe sur son répondeur. Il lui laisse un message pour lui dire ô combien il trouve adorable qu’elle se soit levée si tôt pour aller chercher des croissants. En plus, ça sent le p’tit déj ultra copieux, étant donné qu’elle est partie avec la valise…
Au petit déjeuner, Bernard fait une déclaration enamourée à Agathe. Quel bonheur de boire son café, si délicieux, en face d’elle. Et voir son visage au réveil est chaque jour le plus beau des cadeaux de la vie. Agathe lui rétorque qu’elle s’emmerde copieusement avec lui, qui se satisfait toujours de tout comme un couillon. Bernard trouve formidable qu’ils soient capables de toujours tout s’avouer…
Jérémy fait un bisou à sa femme Flore, avant d’aller au travail. Flore lui rappelle qu’il s’est fait virer le mois dernier et qu’il faudrait qu’il arrête enfin d’être perpétuellement dans le déni. Jérémy encaisse en restant positif : du coup, ils vont pouvoir aller déjeuner chez ses parents. Flore lui rappelle que ses parents sont morts il y a trois ans…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’éditeur AAARG! n’est plus… mais Glénat le fait perdurer en créant la nouvelle collection GlénAAARG, dont l’intention éditoriale se passe de définition, grâce à sa sonorité. Or rien de tel qu’un petit Fabcaro pour bien inaugurer une telle collection dédiée à l’humour non consensuel et souvent trash. Avec Moins qu’hier (plus que demain), Fabcaro reproduit à peu de choses près le torpillage de l’institution du mariage, tel qu’il était déjà pratiqué dans Et si l’amour c’était aimer (chez 6 pieds sous terre). A chaque page, pour un total de 60 gags, différents couples sont mis en scène dans leur quotidien ordinaire, mais avec des répliques décalées tournant en dérision l’impossible équation du bonheur conjugal. Fabcaro n’a pas son pareil pour trouver la réplique ultime en contrepied du discours précédent, et il tape toujours là où ça fait mal, en renouvelant sans cesse les contextes et les ressorts. Malgré des progrès artistiques tangibles, il n’est certes pas un grand dessinateur réaliste. Il se contente la plupart du temps à reproduire une même scène à chaque gag, complété d’un lavis en bichromie, avec les mêmes personnages dans les mêmes postures (mais en la redessinant à chaque fois !). Or cet aspect figé, très strict et sérieux, renforce plus encore la percussion de sa vanne finale, par effet de contraste ! Un ouvrage à offrir aux jeunes mariés, tel un guide des pannes référencées…