L'histoire :
30 octobre 1922. Le Quirinal, Rome. Deux jours après la marche paramilitaire sur la ville, la démonstration de force menée par les faisceaux italiens de Mussolini sur la capitale italienne pour impressionner le gouvernement libéral en place et faire pression sur la classe politique porte ses fruits. En effet, le pouvoir en place lui laisse le champ libre pour constituer le gouvernement et nommer ses propres ministres. Fort de cette victoire, Mussolini tient à faire défiler ses « Chemises Noires » sur Rome dès le lendemain, afin d’asseoir sa légitimité sur le pays. En effet, au sortir de la Première guerre mondiale, Benito Mussolini a pris la tête d’un mouvement révolutionnaire et violent, le fascisme, regroupant les déçus de la victoire « mutilée » italienne. Ces derniers aspirent au retour d’une Grande Italie, quitte à utiliser la violence pour faire entendre leur voix au travers de coups d’éclats brutaux. Suite à sa prise de pouvoir, le dictateur impose une révolution fasciste dans tout le pays en refondant entièrement le système politique et économique. Le grand dessein de Mussolini est de créer une Italie nouvelle, organisée et puissante avec, à sa tête, un chef infaillible : le Duce, c’est-à-dire le guide. Parallèlement à cela, il s’attache également à faire de Rome le centre du pouvoir et la nouvelle cité idéale, conforme aux idéaux du fascisme, afin de faire de la ville une véritable vitrine du régime et une capitale impériale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aidés par l’historienne Catherine Brice, professeur émérite d’Histoire contemporaine à l’université de Paris-Est Créteil, les scénaristes Davide Goy et Luca Blengino se penchent sur l’histoire du fascisme au sortir de la première guerre mondiale, par le prisme de l’Italie. À partir de là, on suit l’ascension de Benito Mussolini dans une Italie encore en reconstruction au travers de ses partis pris politiques et la violence des Chemises Noires. Mais loin de rebuter tout un peuple, le Duce réussit à remettre le pays sur pied en façonnant un nouveau modèle politico-économique via sa révolution fasciste pour le moins brutale. Au-delà des aspects nauséabonds du fascisme, les auteurs délivrent un portrait fidèle de Benito Mussolini, qui puise dans l’Histoire et la politique tous les éléments à sa disposition pour façonner sa doctrine et le culte du chef. Du côté du graphisme, c’est Andrea Meloni, le spécialiste de la BD historique qui tient le crayon. Comme à son habitude, son trait fin et ses dessins détaillés, suite à un important travail de recherches, permettent de se plonger dans l’Italie du début du siècle dernier. En définitive, Mussolini est une bande-dessinée historique intéressante, qui permet d’en savoir plus sur le premier dictateur d’Europe et de comprendre comment le fascisme s’est imposé en Italie grâce à un large consensus autour du Duce et ce, jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale.