L'histoire :
Tandis que l’île Maurice ouvre aux continentaux des espaces d’exploitations fructueuses, un dénommé Cuvelier décharge un mystérieux coffre du voilier « le Solitaire ». A l’intérieur, se trouvent les reliques d’Ozbek, un Dieu ancien très puissant. Le globe oculaire serti d’un diamant, son squelette tient contre lui un sablier. Selon la légende, son crâne associé au sable du sablier, offrirait à son propriétaire la vie éternelle. La puissance d’Ozbek est telle que Cuvelier fait appel à une longaniste, sorte de sorcière vaudou, pour désenvoûter le coffre. Après avoir satisfait aux rites et incantations d’usage, la longaniste est retrouvée momifiée à côté du coffre, comme vieillie de plusieurs siècles. Deux cent ans plus tard, Laurence s’envole pour l’île Maurice à la recherche du mystérieux crâne. Elle dîne aux chandelles en la compagnie du descendant de Cuvelier, chercheur de trésors… lorsque la corne du brume du Solitaire résonne dans nuit. Aussitôt, une bande de gamin les attaque, sous prétexte que cette dernière n’a pas d’ombre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A peine s’est-on frotté à l’ambiance mélancolique de cette série qu’il est inutile de chercher bien loin qui peut en orchestrer le scénario… Jean Dufaux applique à Ombres cette même ambiance angoissante qui caractérise la plupart de ses œuvres (Jessica Blandy, Djinn, L’Impératrice rouge, Rapaces, Complainte des landes perdues…). Quelque soit le dessinateur auquel il est associé, Dufaux transmet un puissant vague à l’âme, versant cette fois abondamment dans le surnaturel. Cette 6e aventure est vécue par une Laurence dépourvue d’ombre. Un zombi associé à un esclave mort il y a deux siècles, en assurent le dénouement. Une fois de plus, il est bien difficile de distinguer ce qui a l’apparence du fantastique de ce qui l’est réellement… Le trait de Lucien Rollin (Le Torte, le Décalogue 8) est un brin moins précis que dans le précédent volet. Se hâterait-il pour clore ce 3e diptyque ? Malgré ces détails, un vrai sens du rythme et des cadrages parfaits nous font attendre la conclusion de la série prévue dans le prochain diptyque.