L'histoire :
1958. Louise et Réal ont dix-huit ans et n’ont qu’un désir : batifoler ensemble dans les pâquerettes. Mais un détail d’importance s’oppose à leurs ébats printaniers : ils ont chacun un repoussant appareil dentaire. Là-haut dans les cieux, deux anges espiègles décident de remédier à leurs inhibitions…
1982. Ginette et Eric habitent ensemble depuis quelques semaines. Mais leur relation de couple tourne vite court lorsqu’il s’agit de passer aux choses sérieuses : le sexe d’Eric reste désespérément flasque. Adonis, un ange bienveillant descend alors parmi les mortel pour parler à Eric : il faut qu’il avoue son homosexualité à Ginette !
2004. Ginette refait sa vie avec Sylvain et bien des années plus tard alors que leur fils Jimmy vole de ses propres ailes, leur couple est d’une triste banalité. L’ange Zotique se transforme alors en petit oiseau pour égayer à chacun leur quotidien…
2005. Louise et Réal attendent un couple d’amis pour passer le week-end dans leur chalet du grand nord canadien. Ces derniers arrivent accompagnés d’une jeune femme très attirante qui n’était pourtant pas invitée. Ils ignorent qu’Hypoline est une angette coquine dont l’objectif est de réunir tout ce petit monde dans une partie de jambe en l’air à 4…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peu importe le sexe des anges pour Jean-Louis Tripp du moment que ces derniers se préoccupent du notre. Avec la complicité d’Alexandra Carrasco, cet auteur complet s’emploie à nous persuader que nos anges gardiens sont de petits obsédés sexuels. Quatre historiettes indépendantes illustrent ainsi les saisons de la vie : le printemps et les premières amours, l’été et la maturité de la libido, l’automne et le déclin du couple, et l’hiver et les derniers feux… A chaque fois, tous les moyens sont bons pour qu’une sexualité épanouie prime sur la morosité de tout le reste. Les méthodes des chérubins pour y parvenir sont souvent bien peu catholiques : ils nous font fumer des pétards, simulent être gay ou nous poussent carrément à la partouze. Ce one-shot est pour le moins original par son propos et par sa forme. En effet, tout comme l’amour se communique sans mot, Tripp n’a recours à aucun dialogue pour nous narrer ces aventures coquines. Tout au plus quelques phylactères illustrent les intentions des protagonistes. Son dessin va jusqu’au bout de la logique : le découpage est régulier et épuré, le dessin malicieux tout en rondeurs, la colorisation pastel et tendre… A n’en point douter, après avoir lu cet album, chacun va chercher son ange.