L'histoire :
1794. Quatre ans après leur installation sur l’île avec les mutins du Bounty, il ne reste plus un seul des hommes polynésiens. Réduits en esclavage par certains blancs, ils se sont révoltés contre leurs oppresseurs ; mais les marins ayant survécu à cette insurrection ont massacré à leur tour les derniers hommes du Pacifique, avec la complicité de plusieurs polynésiennes. Bientôt, Edward Young prend la place du défunt chef des mutin, Fletcher Christian... jusque dans le lit de sa femme, Maimiti. À partir de là, un nouvel équilibre s’installe sur Pitcairn, où les femmes sont désormais deux fois plus nombreuses que les hommes. Mais Young vit mal sa place au milieu de toutes ces femmes qui se promènent avec les crânes de leurs morts pour les honorer et les garder près d’elles. Si bien qu’il se plonge dans la Bible et les oblige à enterrer les corps. Ainsi, il estime que même les condamnés à mort doivent être enterrés et qu’un cadavre exposé attire la malédiction. Mais Maimiti ne l’entend pas de cette oreille et refuse catégoriquement de se séparer du crâne de feu Fletcher Christian. Peu à peu, les polynésiennes pensent que Young devient fou et qu’il devient un danger pour la petite société. En effet, pour elles, le fait d’enterrer les morts et ne pas les garder près d’elles risque de mettre en colère les esprits. Elles décident alors de voter si oui ou non les corps doivent être enterrés. Mais les hommes s’y opposent fermement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après trois premiers tomes sur la mise en place d’une société par les mutins du Bounty, Mark Eacersall est de retour pour mettre la touche finale à son adaptation du livre de Sébastien Laurier, un récit en guise d’épilogue. Pour ce faire, il met l’accent sur les dissensions entre les hommes et les femmes polynésiennes sur une toile de fond religieuse, principal point d’incompréhension entre les deux clans. Ainsi, après le souffle de liberté initié dès les premiers tomes de Pitcairn, c’est la lente descente aux enfers des mutins et de leurs successeurs qui reste au centre du récit avec une ambiance douce-amère omniprésente. Ainsi, Mark Eacersall prend le temps de développer les doutes des principaux personnages « prisonniers » de leur île. Du côté des dessins, Gyula Németh continue sur la même ligné que pour les tomes précédents en mettant en avant des dessins plutôt bien amené qui se mettent au service de l’histoire. La mise en planches est certes classique, mais cela permet une lecture fluide et agréable. En fin de compte, ce quatrième tome clôt de belle manière l’adaptation du roman de Sébastien Laurier par Mark Eacersall et Gyula Németh. À la fois roman d’aventure, thriller tropical et récit des origines, cette histoire sur la vie des révoltés du Bounty est plutôt sympathique et permet de (re)découvrir l’histoire vraie derrière le mythe.