L'histoire :
Après avoir refermé la faille vers le monde magique et transformé la réserve de magie en un immense arbre, la forêt engloutit la ville. Fier de sa toute nouvelle capacité à voler, Raghnarok tente de chasser un sanglier, sans grand succès, en compagnie de Najette, lorsqu’ils découvrent un lieu étrange et inquiétant. Si Raghnarok ne semble pas le remarquer, Najette, elle, est troublée et en parle avec la mère du petit dragon, qui a elle aussi perçu quelque chose d’anormal. Pendant ce temps, à l’orphelinat où Roxane est toujours enfermée, les jeunes pensionnaires disparaissent mystérieusement les unes après les autres. Lorsque l’une d’elles tente de libérer Roxane pour affronter la créature responsable, le monstre surgit pour terroriser les fillettes. Mais Roxane tient tête à la bête et parvient à la faire fuir. Peu après, elle apprend que les bonnes sœurs ont retrouvé la trace de ses parents, qui vivent dans un grand domaine aux abords de la ville. Roxane est conduite chez eux pour y commencer une meilleure vie ; ou du moins c’est la promesse qu’on lui fait.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une longue pause et la réédition des six premiers tomes en deux intégrales, Boulet revient avec un tome 3 totalement inédit, présenté comme la conclusion des aventures de Raghnarok. Une grande aventure de près de 150 pages, enrichie de quelques bonus en fin d’album, qui reprend le fil laissé en suspens à la fin du tome précédent (16 ans plus tôt tout de même). Le petit dragon vert, qui sait enfin voler, mais toujours pas cracher du feu, s’engage ici dans un récit plus sombre, aux accents presque cauchemardesques. Si l’humour, marque de fabrique de la série, n’a pas totalement disparu, il laisse souvent place à une atmosphère plus grave et mélancolique. Boulet y aborde des thèmes plus profonds, tels que l’amitié, le passage à l’âge adulte, l’émancipation, avec finesse et justesse. Graphiquement, l’évolution est flagrante, le trait est plus libre, il gagne en énergie, en richesse et en expressivité. La mise en page, elle aussi, se détache des formats classiques pour suivre les mouvements du récit, rendant la lecture plus fluide, plus immersive et organique.