L'histoire :
Deux cavaliers entrent aux portes de la ville de Vérone. L’un d’eux met en garde son compagnon : la ville est depuis longtemps déchirée par une rivalité sanglante entre deux familles, les Montecchi d’un côté et les Cappelletti de l’autre. La haine qui oppose ces deux clans ont souvent donné lieu à des duels qui ont provoqué la mort de l’un ou l’autre membre de la famille. Le gouverneur de la cité rêve de les réconcilier, mais il faudra beaucoup plus qu’un vœu pieux pour effacer des années et des années de disputes. Le plus amusant dans tout cela, c’est qu’on a oublié le point de départ de cette discorde funeste. Les deux amis arrivent à la réception des Cappelletti. Horreur ! Ils réalisent vite que l’un des Montecchi est présent à la fête. Il s’agit de Roméo. L’inconscient est présent pour séduire une femme mais celle-ci est éprise d’un autre. Juliette Cappelletti observe la scène d’un air amusé et regarde avec tendresse le pauvre Roméo…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La sagesse des mythes a connu un beau succès avec énormément d’albums à son actif. Glénat ne compte pas s’arrêter là. Après avoir détaillé bon nombre de mythes grecs, la collection s’étend aux contes et légendes. Et l’on démarre par une histoire bien connue de tous, peut-être l’archétype le plus populaire du mythe amoureux moderne : Roméo et Juliette. Les versions littéraires, théâtrales et cinématographiques sont très nombreuses aussi. Pour éviter la redite, Clotilde Bruneau reste en surface et raconte les événements en toute simplicité. Exit donc les passages enflammés ou les tirades amoureuses lyriques, cette narration s’attarde juste sur les principales péripéties des amours compliquées de Roméo et Juliette. On raconte donc le tout de façon terne et neutre. Raconter Roméo et Juliette de façon terne et neutre ? Comment peut-on raconter une histoire aussi enflammée, aussi passionnelle, en étant distant et factuel ? Quand on a lu les pages sublimes de Shakespeare, la comparaison fait mal. D’autant que le dessin de Gianenrico Bonacorsi ne suscite pas non plus l’enthousiasme. Son trait et les couleurs utilisées sont intéressants pour camper l’époque, mais quel effroi quand on l’on découvre les visages des mythiques amoureux ! La beauté, la fougue des amants et la passion dévorante ont totalement quitté ces pages. On ne ressent même pas la haine féroce des deux familles. On ne ressent plus rien... un comble quand on évoque la plus belle et la plus déchirante histoire d’amour de l’humanité. Heureusement, les pages d’annexe rédigées par Luc Ferry apporte une belle réflexion sur l’amour et son évolution dans l’histoire des peuples. De quoi aimer cette version de Roméo et Juliette ?