L'histoire :
Au château de Chabus, l’été 1908 est d’une écrasante chaleur. Mais à l’ombre des arbres du domaine, les journées s’égrainent dans une futile nonchalance : Stanislas ne cherche que le regard et les attentions de Sasmira, tandis que Bertille se perd dans un mal mystérieux qui la ronge. Pourtant, l’apparente insouciance qui régente tout ce petit monde ne peut occulter le drame qui plane au dessus de la demeure auvergnate. Pour Bertille, le temps ne peut suspendre son vol et seule Prudence apparaît être en mesure de l’aider dans cette course effrénée contre le temps… à condition toutefois que Sasmira y consente. Car derrière la beauté éthérée qui prend des bains de lune, se cache une femme aux secrets plus que millénaires. Déesse du temps, à la sensualité fascinante, Sasmira représente un danger pour Bertille. Mais Stanislas semble vouloir résolument l’ignorer, à moins que Prudence lui ouvre les yeux et puisse lui révéler ce qu’elle sait. La vie de Bertille pourrait bien en dépendre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Future consécration grand public ou simple succès d’estime pour initiés, le tome 2 de Sasmira est enfin sorti ! 14 ans que certains attendaient cet album maintes fois annoncé, autant de fois reporté ! Les Humanoïdes Associés ayant jeté l’éponge face aux états d’âme autodestructeurs de Laurent Vicomte, Glénat a repris le flambeau. Sans trahir de secrets, la sortie de ce deuxième opus s’est réalisée dans la douleur et aura laissé quelques séquelles… Gageons qu’ils n’hypothéqueront pas la sortie du troisième et dernier volet de cette ensorcelante histoire. Visuellement, l’album est superbe et tout particulièrement somptueux dans ses 19 premières planches. Ce n’est pas faire injure au talent de Claude Pelet que de reconnaître une différence entre son dessin et celui de Laurent Vicomte. Il y a dans l’approche graphique de ce dernier une élégance, une émotion et une puissance, que peu de dessinateurs maîtrisent. Dès lors, il devient difficile – voire impossible – de soutenir la comparaison, surtout sur un même album. Cependant, dans sa tentative de faire « à la manière de », Pelet se sort de ce périlleux exercice avec les honneurs et il faut lui reconnaître le mérite d’arriver à nous faire – presque – oublier Vicomte. Une fois parlé du dessin – et de la mise en couleur toute aussi réussie – il faut également aborder l’histoire, qui n’est pas sans présenter certaines similitudes avec La balade du bout du monde. Même réalité contemporaine plongée dans un passé qui la dépasse, mais qui lui permettra de se trouver un sens. Autour de Bertille, sublime de candeur amoureuse, et de Sasmira à la divine beauté, Vicomte nous tisse une histoire où réalité et temps passé s’entremêlent en un délicat écheveau d’où il tire subtilement le fil d’un scénario terriblement prenant… Même s’il n’est pas exempt de certains défauts, il ne faut retenir de cet album que le plaisir de retrouver Laurent Vicomte, l’espace de quelques planches, et d’avoir en Claude Pelet quelqu’un qui pourrait terminer cette histoire…. commencée il y a 14 ans !