L'histoire :
Nigel et Aylward viennent d’atteindre le port de Winchelsea, où ils vont prendre la mer en direction de Calais, potentiellement menacée par une attaque des français. Nigel espère que cette épopée aux côtés du noble Chandos va lui permettre d’établir sa réputation au combat, et de devenir lui-même chevalier. Il a en tête la promesse faite à Mary de se distinguer par trois fois pour revenir ensuite demander sa main. Lorsque Chandos apprend qu’un espion français a dérobé les plans des soldats anglais, et vient de prendre la mer. Les soldats n’hésitent pas à embarquer à bord de la Marie Rose pour tenter de le rattraper, et garder l’avantage de leur attaque surprise prévue à Calais. Nigel va ainsi réaliser un premier exploit lors d’un combat d’homme à homme contre Pierre le Furet Rouge, dont il obtient la reddition. Mais gravement blessé, il devra remettre à plus tard sa contribution à d’autres glorieuses batailles. Les troupes anglaises vont rester en France, et une nouvelle occasion de s’illustrer va s’offrir au jeune écuyer qui veut devenir chevalier.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce diptyque historique concocté par deux vieux routiers de la bande dessinée est conduit de manière on ne peut plus classique. Sur les champs de bataille, aux côtés de soldats courageux, l’honneur est la valeur absolue qui guide les hommes des deux camps. Pas de second degré pour cette incursion de quelques années au cœur de la plus longue guerre entre français et anglais. Le roman de Conan Doyle qui est à l’origine du personnage semble avoir été utilisé par Roger Seiter essentiellement comme une trame pour séquencer des batailles, en tout cas dans ce second épisode, qui est un peu plus clair que le premier dans son propos. Sir Nigel reste cela dit un personnage parmi d’autres, le temps consacré à nous le faire mieux connaître étant finalement assez réduit. Christian Gine, dessinateur surtout connu pour la longue saga post apocalyptique Neige, évolue désormais dans un registre moins stylisé, les pages de cette aventure étant marquées par les couleurs très denses et très présentes d’Antoine Quaresma. Les décors sont fouillés, les détails nombreux, sans pour autant que la force des batailles en soit diminuée. Mais dans l’ensemble, l’aventure ne réserve pas beaucoup de surprises, elle plaira surtout aux amateurs d’histoires de soldats, de courage et de patience pour retrouver sa belle.