L'histoire :
Ixion n’a qu’un seul rêve : épouser la belle Dia. Pour cela, il devra honorer le souhait du père de Dia, Eionée et lui donner une belle et confortable dot de mariage. Ixion accepte et les noces sont magnifiques au palais de Thessalie. Les mois passent et le couple est heureux et vit pleinement leur amour. A tel point qu’un enfant nait de leur union. Cependant, Ixion n’a toujours pas respecté sa promesse. Eonée lui envoie régulièrement des missives pour lui demander d’honorer sa dette. Dia ne comprend pas pourquoi son père lui écrit régulièrement, mais Ixion sait lui mentir et lui fait croire que son père lui demande des conseils. Déterminé à se débarrasser de ce poids, il convie Eonée à manger avec eux. Le vieillard est tout heureux de retrouver sa famille et rappelle à Ixion qu’il lui doit encore une belle somme d’argent. Ixion lui affirme que la dette est un problème qui va être réglé tout de suite. Alors qu’Eonée marche vers lui, il tombe dans un trou et des charbons ardents lui brûlent atrocement la peau. Il meurt rapidement alors que sa fille Dia ne soupçonne pas une seconde ce qui se passe non loin de chez eux. Ixion est désormais tranquille mais les Dieux ont tout vu, du haut de l’Olympe. Athéna s’offusque de cet acte lâche et barbare. Héra crie au scandale en rappelant à son mari qu’il s’agit d’un des crimes les plus atroces : le parricide ! Zeus est également choqué et prend une décision sévère : Ixion va subir un châtiment qui lui rappellera tous les jours la gravité de son crime.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Sagesse des mythes touche à sa fin. Ainsi, on racle les fonds de tiroir de la mythologie pour trouver un sujet digne d’intérêt. Dans cet album, ce n’est pas un sujet mais plusieurs qui vont faire l’objet de mini-histoires. Toutes auront un point commun : l’orgueil (« l’hybris ») de l’homme qui veut se faire l’égal des dieux. On découvre les mythes secondaires (et quelque peu oubliés) d’Ixion qui assassine son beau-père ; de Tantale qui défie les Dieux en se prenant pour un des leurs ; et enfin celui de Phaëton, fils du dieu soleil Hélios qui demande une chose impossible à son père. Beaucoup d’autres mythes plus connus comme celui d’Icare ou de Prométhée traitent déjà du même sujet et défaut humain, mais ils ont tous les deux fait l’objet d’un autre album dans la même collection. Si chaque histoire vaut le coup par son inventivité et sa symbolique, l’ensemble reste quand même bien faible, notamment parce que chaque saynète est beaucoup trop courte. C’est plutôt mauvais signe, mais les annexes de Luc Ferry, qui expliquent avec justesse le sens de ces histoires, sont bien plus intéressantes que les histoires elles-mêmes. On est également frustré de la prestation graphique de Carlos Rafael Duarte. Son trait est très élégant, bien rehaussé par de belles couleurs. Tant et si bien que les visages de ses personnages rappellent la griffe d'André Juillard. Malheureusement, le tout manque de folie et de passion (un comble pour cet album qui traite des passions humaines !). Les dieux grecs sont si humains qu’ils en sont presque ridicules. Sans pouvoirs ni grandeur, Zeus et ses frères et sœurs sont aussi insipides que les petits récits de ces personnages désespérément mortels. A part le côté pédagogique d’apprendre quelques histoires méconnues de personnages secondaires de la mythologie grecque, on y trouvera difficilement d’autres intérêts. Glénat aurait-il fait preuve d’orgueil en faisant l’album de trop (sur une série pourtant de qualité) ?