L'histoire :
Au temps des cavernes, Tib a 10 ans et il vit avec ses parents parmi le clan du Grand Rocher. Hélas, il a une particularité physique qui lui vaut les quolibets permanents de ses camarades : une tache rouge autour de l’œil gauche. Un jour qu’il déprime tout seul dans la forêt, il tombe nez à nez avec un petit dinosaure tout rouge. Paniqué, il s’enfuit à toutes jambes en étant persuadé qu’on lui avait certifié que les dinosaures étaient éteints depuis des millénaires. Le petit dino, lui, prend cette course comme un jeu. Comme il est très puissant, il a tôt fait de faire rouler Tib au sol… et le petit garçon s’aperçoit qu’en fait, ce dino est un super copain. D’ailleurs, heureusement, il est végétarien (sauf pour les papillons) et ne résiste pas aux buissons de mûres. Une amitié solide se noue quasi instantanément, renforcée par l’attribut physique du dino : lui a une tache blanche autour de l’œil ! Tib veut aussitôt le montrer à ses amis et ses parents… mais le dino a une forte capacité à se camoufler et personne ne croit jamais Tib. Il n’y a guère que sa petite copine Kara qui semble avoir le droit de le voir. Elle est d’ailleurs effrayée par la puissance de l’animal. Tib le baptise « Tatoum » car c’est le bruit que font ses pas quand il pique un sprint…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tib et Tatoum est une nouvelle série jeunesse pré-publiée dans le magazine Tchô. Elle est née de la rencontre entre la coloriste de Titoss et Ilda, Grimaldi, et du dessinateur des Enfants d’ailleurs, Bannister. Ce premier tome présente un contexte préhistorique bon enfant et un couple original de petits héros super attachants : Tib, le petit garçon (qui a une tache rouge autour de l’œil) et son pote Tatoum, le dinosaure rouge (qui une tache blanche autour de l’œil). Rapproché par cet improbable attribut physique, tous deux établissent rapidement une complicité indéfectible, proche du registre de Boule et Bill ou plutôt de Calvin et Hobbes (car on subodore longtemps que Tatoum est un ami imaginaire…). Grimaldi montre une belle habileté narrative, car ces aventures ancestrales peuvent se ressentir à la fois comme une succession de gags ou comme une histoire complète. En effet, les auteurs n’insistent jamais sur la nécessité de rire à gorge déployé dans la dernière case. Les chutes sont donc souvent plus croustillantes que réellement bidonnantes et s’enchainent aussitôt avec la première case de la case suivante, pour former une histoire complète. L’humour est ainsi plus léger, plus fin, plus naturel. Une réelle progression peut également s’apprécier, aussi bien dans la relation entre Tib et Tatoum, que pour leurs rapports avec le reste de la tribu. Enfin, Bannister met au point un univers visuel trognon et original, pas tant pour son character-design caricatural réussi que pour l’environnement sauvage composé de plans inclinés mais toujours rectilignes. Une excellente série grand public est née !