L'histoire :
Bal du Moulin Rouge, Paris, hiver 1895. La fête bat son plein dans le célèbre cabaret. Les danseuses du Quadrille naturaliste (la Môme Fromage, Grille d’Égout, Nini Patte-en-l’air, Valentin le Désossé) sont là, accompagnées de la grande vedette La Goulue. Ça danse, ça rigole à tout va. Un homme de petite taille assiste amusé à cette frénésie dansante et chantante. C’est Henri de Toulouse-Lautrec. La Goulue s’approche de lui et lui fait un bécot, puis repart de plus belle pour un énième tour de piste. Soudain, une belle et élégante anglaise fait irruption dans le Moulin-Rouge. Tous les amis de Toulouse-Lautrec le mettent au défi de croquer la jeune femme. Le peintre lui propose de la dessiner. Elle accepte. Alors que Toulouse-Lautrec finit son esquisse, la lumière s’éteint et se rallume quelques secondes plus tard. La jeune femme a disparu, au grand dam de ses gardes du corps indiens. Toulouse-Lautrec file à l’anglaise. Le lendemain matin, ambassade de l’émirat du Gaddar. Lors du cocktail, Idriss, un jeune éphèbe, montre discrètement à l’émir les filles qu’ils ont enlevées avec son groupe de malfrats. L’émir est consterné. Il reconnaît l’une des filles : c’est la princesse Maud de Galles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album met en avant non pas un tableau mais plusieurs. Il s’agit des Panneaux pour la baraque de la Goulue peints en 1895 qui ont servi de décors au mini-cabaret qu’elle avait établi à la Foire du Trône à Paris. Le peintre de petite taille ici concerné n’avait pas son pareil pour retranscrire l’ambiance gaie et triviale de Montmartre et du Moulin-Rouge. Là où la bourgeoisie parisienne venait s’encanailler au milieu des danseuses qui ne rêvaient que de gloire. On y croise une galerie de personnages hauts en couleurs (Nini Patte-en-l’Air, la Goulue et le fameux Vincent le Désossé !) parfaitement mis en images dans cette histoire policière magnifiée par la patte graphique de Yomgui Dumont. Il restitue sans encombre cette atmosphère où l’absinthe coulait à flots ! Sa mise en images des personnages est tout aussi réussie. Un grand bravo à ses planches pleine pages qui décompose le travail de titan réalisé par le petit homme qu’était Toulouse-Lautrec. Le scénario d’Olivier Bleys est cohérent, même si l’on aurait préféré qu’il approfondisse le for intérieur du peintre, trop occupé à la narration d’une intrigue policière qui noie un peu le poisson. Il n’en reste pas moins un ouvrage intéressant, qui plus est accompagné par un dossier de plusieurs pages nous en apprennent plus sur le peintre immortalisé par John Leguizamo dans le Moulin-Rouge de Bazz Luhrmann.