L'histoire :
Georg, l’enfant de la honte, né d’un amour passionné entre Louis Kerbraz, soldat breton, et Liselotte Ruf, photographe allemande, a grandi orphelin. Devenu sniper pour l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale, le destin va le mettre face à son père... Cette rencontre inattendue sera l’occasion pour Georg de présenter Louis à son binôme et amante irlandaise, Sheila. Après avoir éclairci avec Louis les circonstances de sa naissance, le jeune homme décide de retrouver sa mère. Au camp de Buchenwald, il rencontre Otto Mülhe, le médecin qui a accouché Liselotte, sans savoir que c’est ce dernier qui l’a déclaré mort-né et soustrait à sa mère. Puis, Georg continue à suivre la piste de sa génitrice jusqu’à Wolfgang Schreiber, rédacteur en chef du jour le Berliner Illustrierte Zeitung et amant de Liselotte. Wolfgang lui apprend alors que sa mère, investigatrice de grand talent, mène une enquête périlleuse sur les camps de la mort. Pendant ce temps, Louis, entré dans la Résistance et désormais officiellement directeur de cabaret, y fait la rencontre de Karl-Heinz Von Linden, officier de la Wehrmacht, qu’il a vu sauver un enfant juif lors d’une rafle. Une amitié inattendue se noue entre les deux hommes, qui va s’avérer précieuse lorsque Liselotte, capturée, se retrouve elle-même détenue, en tant que journaliste opposante au régime, derrière les barbelés de Dachau. Grâce à Karl-Heinz, Liselotte apprend que Louis et leur fils Goerg sont tous les deux vivants...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir fait saliver le lecteur sur les atermoiements entre les protagonistes principaux, ce dernier tome de Visages arrive vers le dénouement du récit. Cette fois, véritablement déterminés à porter secours à Liselotte, Louis et Georg échafaudent un plan audacieux sous couvert d’acheminement d’œuvres d’art, afin d’obtenir un précieux laissez-passer qui devrait les mener vers la journaliste avant que celle-ci soit déplacée vers un autre camp de la mort. Encore une fois, au-delà de l’aventure de Louis et Georg, c’est un véritable questionnement philosophique et sociologique sur le destin qui façonne les vies qui se dessine au travers des pages de cette œuvre... Du côté des dessins, Aurélien Morinière reste dans le même sillon graphique des tomes passés et continue son bonhomme de chemin en mettant en avant des planches bien pensées et finement ciselées. De plus, la mise en couleurs chaleureuse permet d’accentuer les ambiances de l’histoire mise sur pied par le tandem Nathalie Ponsard-Gutknecht / Micea Beausang-O’Griafa. En définitive, ce quatrième et dernier tome de la saga termine en beauté l’histoire de Georg, Louis, Liselotte et les autres via la lorgnette de la grande Histoire. Il laisse entrevoir dans les dernières pages du récit que la vie est ce qu’on en fait, même si les mêmes erreurs peuvent se répéter.
