L'histoire :
La forêt où vivent les oiseaux Carmen et Arthur Grobec est violemment détruite pour assurer la construction d’un vaste complexe autoroutier. Seuls le grand-duc Archibio et la chauve-souris Gilberte réussissent à conserver leur habitation. Carmen et Arthur, restés à proximité, ont à présent des petits : Linette et ses frères, Freddy, Gardel et Gomina. Ils grandissent et bientôt le conflit de génération se cristallise autour de l’accès au mirobolant complexe autoroutier et à ses merveilles, notamment les abondantes nourritures industrielles qu’il recèle… Malgré les mises en garde, les enfants quittent le nid pour vivre au plus près de ce paradis fallacieux, symbole de notre société de consommation. Mais les lumières de l’autoroute cachent bien des misères, surtout que nos héros à cervelle d’oiseau tombent dans tous les pièges : la naïve Linette se rêve en pop-star et avale tous les mensonges du premier Sans Nid Fixe venu, Aristide ; Gardel se prend pour un artiste ; Gomina est prêt à tout pour manger toujours plus. Quant à Freddy, il se met à la colle avec une paumée, Eva…Mais le pétrole n’est pas inépuisable. Bientôt le complexe est déserté. Comment nos héros, devenus ultra-dépendants d’un mode de vie éloigné de la nature, vont-ils survivre ? Dans cette épreuve, Archibio et Gilberte leur seront d’une aide précieuse.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album scénarisé par Philippe Lopes Curval et dessiné par Didier Tolla paraît chez Grand Ouest Editions. Le scénariste s’est inspiré d’une scène vécue sur une aire d’autoroute pour imaginer cette histoire. Certes, on peut apprécier la portée critique de l’album, mais tout y passe sans grandes nuances : la destruction de l’environnement, les ravages du « progrès », les fausses promesses de la société de consommation, les difficultés autour de l’éducation des enfants dans le monde moderne... Et tous les maux qu’entraîne parfois la rupture avec une vie proche de la nature et les parents : « zonage », problèmes de santé, misère, délinquance, et même parfois la mort. La lourdeur du message et le nombre de clichés rendent cet album indigeste. Oui, nos héros sont des victimes d’eux-mêmes et de la société. Oui, face à cela, Carmen leur mère, pourtant institutrice, ne pourra rien. Oui, le grand-duc Archibio incarne la résistance à cette société qui mène les familles et l’environnement à la ruine… Et oui, l’amour permet de finir sur une note optimiste… Fort heureusement, malgré la noirceur du propos, le parti-pris reste celui de l’humour et le dessin de Didier Tolla le traduit bien. Un dernier élément fait qu’on digère très mal l’ensemble : le nombre impressionnant de fautes d’orthographe dans le texte (on en a noté plus de 30 en 45 pages, sans compter la couverture). A moins que cette effarante négligence ne soit censée refléter l’absence totale de culture des enfants Grobecs ?