L'histoire :
Ulysse se morfond et regarde la mer au loin. Il ne cesse de penser à son fils Télémaque et à son épouse Pénélope. Cela fait trop longtemps qu’il est séparé d’eux. La Nymphe Calypso vient lui rendre visite et lui caresse les cheveux. Elle sent qu’il est perdu dans ses pensées, mais elle ne peut rien y faire. Alors ils discutent. Calypso ne comprend pas, car Ulysse a tout pour être heureux à ses côtés : elle est belle, puissante et elle lui propose la vie éternelle et un héritier qui sera aussi important qu’Achille. Mais cela ne semble pas le satisfaire. Ulysse répond qu’il ne peut oublier sa famille et qu’il doit donc partir et tout faire pour rentrer à Ithaque. Pendant ce temps, à l’Olympe, Athéna vient défendre la cause d’Ulysse. Elle est lasse que ce héros soit séparé de celle qu’il aime tant. Sans compter la douleur de Pénélope et Télémaque. Zeus est d’accord avec elle, mais il ne sait que faire devant le courroux de son frère Poseidon. Aller à l’encontre du Dieu des Mers, c’est risquer de faire éclater une guerre ouverte au sein de la famille. Athéna rappelle que Poseidon est parti et qu’il faut donc profiter de son absence pour lever la malédiction qui pèse sur Ulysse. Entre-temps, l’ombrageux Dieu des Océans aura peut-être oublié son ressentiment…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cosimo Ferri continue son adaptation des mythes grecs en s’attaquant cette fois au mythe d’Ulysse après celui d’Achille… un peu comme Homère, en somme, qui a narré la guerre de Troie et la longue Odyssée d’Ulysse. On démarre sur une des nombreuses haltes forcées d’Ulysse. Et comme les œuvres de Ferri sont teintées d’érotisme (voire franchement pornographiques pour la même histoire de cet album version Tabou), il s’agit tout logiquement de celle, longue et langoureuse, avec la nymphe Calypso. Avec beaucoup de fidélité et de respect, Ferri reprend les textes d’Homère en citant même plusieurs passages régulièrement (et en grec ancien s’il vous plait). Cependant, la narration reste linéaire et sans emphase. On est entre une adaptation d’Homère et une version plus édulcorée de l’album X. Alors pourquoi ne pas lire Homère directement ou, pour les amateurs, se délecter de la version très adulte ? D’ailleurs, cet entre-deux (qui se change souvent en orgie suivant les scènes) peine à rester sur sa ligne de conduite... Ferri a en effet dû recourir à des subterfuges parfois ridicules pour masquer un sein ou un sexe. Reste son dessin atypique avec une colorisation alléchante et soyeuse. Dommage cependant que Agamemnon ressemble à Ulysse, Achille ressemble à Ménélas qui lui-même ressemble à Néoptolème. Certains personnages sont également un peu figés, même si le tout ne manque pas de noblesse. Alors, cessez l’entre-deux et osez découvrir Ulysse par Homère ou un Ulysse très coquin !