L'histoire :
Le treizième Dalaï Lama était mourant quand il a prophétisé que le Tibet serait attaqué de l’intérieur et de l’extérieur et que son pouvoir serait affaibli. Il a aussi annoncé qu’un jour la lignée des Dalaï Lamas et des Panchen-Lamas serait brisée, que leurs noms seraient oubliés et qu’ils seraient forcés de se ranger sous le drapeau ennemi ou d’errer comme des vagabonds. Quand le treizième Dalaï Lama a finalement quitté son corps terrestre, une guerre de pouvoir a éclaté entre quatre nobles. Heureusement, aucun d’entre eux n’a obtenu suffisamment de soutien de la part de l’assemblée nationale tibétaine et grâce à une prophétie, d’autres conflits ont aussi été évités. C’est à ce moment-là qu’un régent fut choisi : un moine identifié comme étant la cinquième réincarnation de Réting Rinpoché. Ce dernier a été chargé de diriger temporairement le Tibet jusqu’à ce que soit trouvé le quatorzième Dalaï Lama. Un jour, le premier signe est apparu. La tête embaumée du treizième Dalaï Lama conservée à Lhassa s’est tournée vers le Nord-Ouest. Le régent et d’autres membres du Gouvernement sont alors allés méditer au bord du lac de Lhamo Latso. À la surface de l’eau, trois lettres de l’alphabet tibétain sont apparues, augurant que la prochaine réincarnation du Dalaï Lama se trouverait dans la région de l’Amdo, près du monastère de Kumbum. Trois groupes ont donc été chargés de le chercher. L’un deux est parti vers l’Est sous la direction de Kewstang Rinpoché…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tom Taylor au scénario et Matyás Namai aux illustrations ont pris le parti de mettre en place une biographie graphique captivante, mêlant habilement récit historique, spirituel et politique. L’œuvre retrace la vie de Tenzin Gyatso, reconnu dès l’âge de deux ans comme la réincarnation du 14e Dalaï Lama. Ainsi, le récit explore son parcours exceptionnel, depuis son enfance tibétaine jusqu’à son exil en Inde, en passant par son combat pour la liberté et la paix dans un contexte de tensions politiques majeures. Derrière la biographie, la BD offre aussi une réflexion profonde sur la quête de sagesse, la non-violence et la résistance face à l’oppression, tout en mettant en lumière les dilemmes humains d’un homme partagé entre devoir spirituel et responsabilité politique. Sur le plan graphique, Matyás Namai déploie un style épuré et élégant qui accompagne parfaitement la tonalité méditative et parfois dramatique de l’histoire. Ses dessins, à la fois délicats et précis, rendent hommage aux paysages tibétains et aux moments clés de la vie du Dalaï Lama. La palette de couleurs douce renforce également l’atmosphère contemplative de l’album, offrant une lecture fluide et immersive. Au final, La Voie du Dalaï Lama séduira autant les amateurs de BD engagée que les lecteurs intéressés par cette figure spirituelle majeure et son combat pour la paix. Voilà un récit inspirant et accessible, qui invite à la réflexion sur la dignité humaine et l’espoir.