L'histoire :
Aux abords du fort Quitman, un poste frontière situé entre le Mexique et le Texas, des tuniques bleues effectuent leur ronde. Par hasard, ils découvrent des empreintes qu'ils ont tôt fait de suivre. Elles les mènent auprès de deux corps étendus sur le sol. Il s'agit du lieutenant Mike S. Blueberry et de Dick Stanton. Ces derniers sont épuisés par le manque d'eau et de nourriture. Après avoir repris leurs esprits, ils expliquent aux tuniques bleues comment ils sont arrivés jusqu'ici. A fort Quitman, Blueberry confie au colonel Birdling combien la guerre contre les apaches est inutile et s'appuie sur de faux prétextes. Un convoi doit se rendre à camp Bowie pour livrer des armes au général Crook qui y rassemble des troupes. La route est longue et périlleuse. Mais pour Blueberry, il s'agit d'une occasion unique de stopper ce conflit inutile. Pour l'aider dans sa tâche, Mike peut compter sur l'intendant O'Reilly, qui a cependant une fâcheuse tendance à taquiner les bouteilles d'alcool, et sur Quanah n'a qu'un œil, un indien. Les préparatifs effectués, le convoi part. Or assez vite, de drôles d'événements se produisent, surtout la nuit. Les caisses d'armes sont ouvertes, de la viande disparaît. Pour Blueberry, il ne fait aucun doute que parmi les hommes qui l'accompagnent, se trouve un traître...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Hachette continuent à un rythme soutenu de (re)publier la série culte du western dans le 9ème art : Blueberry. Avec L'aigle solitaire, Jean-Michel Charlier et Jean Giraud ont fini de mettre en place leur univers et délivrent le premier grand volet de la saga du lieutenant Mike S. Blueberry. Retrouvé agonisant en plein désert, notre héros veut absolument arrêter la guerre entre tuniques bleues et Apaches, due selon lui à de multiples incompréhensions. Le lecteur découvre bien vite que cet opus est loin d'être une resucée des premiers albums. Pour arriver à ses fins, Blueberry doit accompagner un convoi dans des zones non contrôlées par l'armée, avec en plus un traître parmi ses rangs. Entre l'exploration de décors sauvages sublimissimes et une tension omniprésente liée au danger des Apaches, le récit captive littéralement. La recherche du traître, ainsi que la véritable signification de ses actes, occupent notre héros ainsi que nos pensées. Et puis, il y a cette montée en puissance dans la seconde partie de l'album, pour un rendu encore plus saisissant qu'auparavant. Blueberry passe enfin le cap du western excellent à celui du western culte. On ne se lasse pas des séquences épiques, spectaculaires et tout simplement mémorables. Le dessinateur Jean Giraud y est évidemment pour beaucoup, avec un trait qui devient petit à petit plus personnel. Le héros est mieux caractérisé, plus détaillé. Et puis les décors fabuleux permettent une immersion totale dans cette Amérique d'un autre temps. L'aigle solitaire assoit Blueberry parmi les références incontournables de la bande dessinée en général. Et ce n'est que le début...