L'histoire :
Blueberry n'a pas réussi à retrouver le trésor des confédérés, s'attirant les foudres de ses supérieurs qui lui avaient confié cette mission secrète. Il a été accusé d'avoir détourné l'argent et du coup, il a été dégradé, puis condamné à 20 ans de prison. Cela fait ainsi six mois qu'il est retenu à Francisville, en Alabama. Là-bas, Blueberry essaie comme il peut de communiquer avec l'extérieur et il peut compter sur ses colocataires de cellules pour faire passer des lettres. Cependant, l'ancien yankee est trahi par ces prisonniers, qui sont à la solde de Kelly, le directeur du centre pénitentiaire. Ce dernier se plaît à jouer avec Blueberry et il le torture mentalement. A bout, l'ex-lieutenant se fait conseiller par un autre détenu de donner des informations sur l'emplacement du fameux trésor. Alors qu'il a toujours dit la vérité et nié l'existence du magot, Blueberry propose donc soudain de conduire Kelly et ses hommes à bon port. Il espère avoir une ouverture durant le voyage et pouvoir faire faux bond à ses geôliers...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les fans de Blueberry ont attendu cet opus avec une véritable impatience. En effet, à la conclusion de Ballade pour un cercueil, le charismatique héros se retrouvait condamné à 30 ans de prison et dégradé de surcroît, un sort funeste pour celui qui s'est démené comme jamais pour retrouver l'or des confédérés. Le scénariste Jean-Michel Charlier choisit de débuter le récit six mois après l'emprisonnement de l'ex lieutenant. Le lecteur retrouve donc un héros épuisé, qui ne pense qu'à s'évader. Ce qu'il parviendra peu après. Débute alors une chasse à l'homme qui surprendra par son rythme décousu et qui mettra en lumière un personnage méchant et rusé à souhait : Kelly. Le directeur de la prison sait ce qu'il veut et espère se jouer de Blueberry pour obtenir fortune et gloire. Le scénariste place avec lui des prétentions qui risquent de secouer l'establishment militaire en place. Moins intense que les précédents volumes, ce tome n'en demeure pas moins très intéressant et l'impression de vivre un moment important dans la série est omniprésent. Ajoutons que le décorum est extrêmement varié et permet aux lecteurs de se délecter des planches de maître Jean Giraud qui, sur son arbre perché, continue à nous illuminer les pupilles à nous ouvrir un large bec. La suite ne devrait être que plus savoureuse, comme un fromage.