L'histoire :
C'est au Nord-Ouest des monts de la superstition que se trouverait une mine remplie d'or. Cette information, Blueberry et Mac Clure la tiennent de Werner Amadeus von Luckner, un ancien officier prussien et véritable truand. Alors qu'il était censé les conduire sur les lieux, ce dernier s'est enfui avec le matériel de Mac Clure. Mike, son ami alcoolique, et Wally Blount, le poursuivent. Mais ceux-ci trouvent le moyen d'être eux aussi pris en chasse, par des apaches. Alors que le désert épuise leurs dernières réserves d'eau, ils se retrouvent pris au piège par les indiens. Blount en profite pour rattraper von Luckner et s'allier avec lui. Blueberry et Mac Clure résistent quant à eux comme ils peuvent aux assauts des apaches. La nuit venue, ils trouvent un peu de repos, mais savent que s'ils ne reviennent pas sur les pas des deux traîtres, ils ne survivront pas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Blueberry est assurément une référence en terme de western dans le 9ème art. Avec La mine de l'allemand perdu, Jean-Michel Charlier et Jean Giraud ont probablement livré leur meilleure performance (jusqu'alors) sur la série. Le spectre aux balles d'or vient conclure ce cycle intitulé L'or de la Sierra. On retrouve ici Blueberry et Mac Clure bien mal en points, alors que d'une part, ils essaient de rattraper von Luckner et d'autre part, qu'ils sont attaqués par des apaches. Entre les coups de feu et la chaleur harassante et mortelle du désert, on s'interroge sans cesse sur la façon dont les deux héros vont pouvoir s'en sortir. Rythmée, l'histoire ne baisse jamais en régime. Les rebondissements tombent toujours au moment propice. Charlier profite aussi d'une pagination plus longue qu'à l'accoutumée (52 pages au lieu des 46 habituelles) pour faire parfaitement prendre conscience aux lecteurs combien von Luckner est un salaud fini, un tueur sadique, pour lequel aucune rédemption n'est possible. L'ensemble est bien évidemment mis en images par le génial Giraud qui allie finesse du trait et esthétique permanente. La version publiée par les éditions Hachette permet de profiter de bonus intéressants resituant l'époque de la création de l'album, mais aussi des anecdotes instructives. Le spectre aux balles d'or complète à merveille la première partie de ce cycle et s'inscrit comme l'un des tous meilleurs albums de la série.