L'histoire :
L’auteur Théophile Sutter accueille le lecteur et lui explique le concept de cet album. Lors d’une signature de son précédent livre en librairie, il a eu l’idée de placer une boîte à secrets, afin que les gens y racontent anonymement leurs anecdotes les plus honteuses. Il a ainsi recueilli des confessions amusantes et parfois infamantes… et a eu l’idée de poursuivre la collecte dans un café, ou oralement lors d’interviews. Puis sur les conseils de son éditrice, il a mis 18 de ces anecdotes en historiettes de BD, pour lesquelles il a arrangé les dialogues.
Tomber dans le panneau : Le jour, Gégé est un homme normal… mais la nuit, il parcourt les routes de France pour récupérer en toute illégalité les panneaux de signalisation vintage, afin de se constituer une collection d’antiquités. Un soir, il repère un trésor et le décroche. Alors qu’il est sur le point de repartir, il s’aperçoit que son téléphone portable est tombé par terre. Il le ramasse et se félicite d’avoir évité de donner une piste énorme pour que les gendarmes le retrouvent : sa carte Vitale est rangée dans la coque. Cela dit, quand il vérifie, sa carte n’est plus du tout à cet endroit ! C’est la panique. Gégé appelle aussitôt sa mère pour la prévenir qu’il va aller en prison…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le concept est malin ! Théophile Sutter a recueilli des anecdotes honteuses auprès de quidams et sous couvert d’anonymat, il les a mis en bande dessinée. 18 historiettes infâmantes sont ainsi recueillies dans cet album grand format, avec un vrai trou de serrure géant découpé dans la Une de couverture. Pas besoin de forcer son talent pour trouver une narration alambiquée ou des rebondissements surprenants ou originaux, car comme souvent, la réalité dépasse la fiction. Pas besoin non plus de prendre des pincettes avec les sujets, même s’ils focalisent sans vergogne sur des tabous, puisqu’ils sont anonymes et volontairement confiés à l’auteur, en toute connaissance de cause. A la lecture, il faut avouer que c’est plutôt fun et drôle… même si le dessin n’aide pas toujours à comprendre de quoi il retourne. Ce visuel est réalisé à grands renforts de formes géométriques simples (un ovale pour le nez, un rectangle pour le corps…), entièrement vectorisés et complétés par une colorisation criarde de teintes fluo. On a l’impression de lire des promos sur des flyers de solderies. Afin de poursuivre au maximum l’élan de complicité avec le lecteur/acteur, Sutter l’accueille, lui explique et emballe le tout avec un humour potache.