L'histoire :
En cette fin de novembre 1868, le climat n'est guère réjouissant. La pluie ne cesse de tomber et elle est même suivie de neige quelques jours après. Dans les environs de Fort Navajo, les indiens recommencent à faire des victimes. Le colonel Clark envoie donc son meilleur négociateur, Mike S. Blueberry, pour parlementer avec eux. Le « Tunique Bleue » est prêt à négocier la paix avec Ay-Quah, le chef de la tribu. Mais il exige qu'on lui confie l'indien nommé Chato, responsable des massacres perpétrés dernièrement. La réaction de son homologue est très vive. Mike sait que l'ultimatum que lui a lancé son colonel expire dans peu de temps. Surtout qu'au sein de Fort Navajo, certains comme le lieutenant Jeff Garrett souhaitent procéder d'une façon simple et radicale en éliminant tous les « sauvages »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quelques mois après la disparition de Jean-Michel Charlier, la série Marshal Blueberry fut annoncée. Jean Giraud, qui officiait jusqu'ici comme dessinateur sur les aventures du lieutenant Blueberry, avait la volonté d'évoquer la période située entre les cycles du Cheval de fer et de L'or de la Sierra. Il se mit donc à écrire lui-même le récit... mais par manque de temps, il choisit un autre artiste pour l'illustrer. Premier grief : l'histoire de Giraud est ultra-classique. Blueberry doit encore jouer les tampons entre les indiens et son clan. Le déroulé est très balisé et l'on sent monter une chose inédite jusqu'ici dans la série : l'ennui. Giraud est certes un illustrateur de génie, mais pas encore un scénariste hors pair. A reprendre des éléments habituels, il se piège lui-même et souffre de la comparaison avec Charlier. Malgré des dialogues moins présents, jamais son récit ne convainc réellement. C'est d'autan plus dommage que les dessins sont assurés par l'espagnol William Vance, un artiste au talent colossal et qui se débrouille parfaitement dans les ambiances de western. Son trait est merveilleux et sauve ce Marshal Blueberry du ratage complet. Voici une série qui n'a pas encore gagné ses galons...