L'histoire :
Védécé a commencé ses études de médecine en étant plein d’illusions. Il pensait qu’il allait devenir un super-héros. La réalité de son travail au sein de l’hôpital public lui a remis les idées en place. Parlons-en, de l’hôpital : voilà déjà trois mois qu’il est interne là-bas et il plante le décors. Son hôpital est au bout du bout du rouleau. Un bâtiment de l’après-guerre complètement fatigué, qui devrait être démoli depuis 20 ans déjà. Les moyens manquent, service public oblige. Voilà ce bâtiment rafistolé de bric et de broc, ascenseur en panne trop souvent, présence de plomb et d’amiante, normes obsolètes, bâtiments annexes provisoires préfabriqués devenus définitifs... Enfin, un lieu où patients, infirmières, médecins, blattes et rongeurs vivent en harmonie. Après une nuit de garde, Védécé aime traîner dans les couloirs de l’hôpital, du hall d’accueil squatté par Didier le SDF en passant par les services avec la première visite du matin, Mme Durand, fidèle au poste depuis que son mari est hospitalisé depuis des années. Enfin, la cafèt’, seul endroit de l’hôpital qui tient encore la route... D’ailleurs, le seul lieu géré par une entreprise privée, et dans lequel patients, employés et médecins se retrouvent ensemble…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le 3ème album de Védécé, l'auteur à pseudo relate son quotidien de vie en tant qu’interne à l’hôpital public. Le titre est révélateur du contenu. La catharsis, un mot un poil barbare (pourtant grec d’origine), s’avère être une méthode thérapeutique qui a recours à l’extériorisation de crises émotionnelles vécues par le patient pour y trouver la solution. Védécé, lui, patient et médecin, répond à ses crises émotionnelles par une solution plutôt sympa : la bande dessinée. En effet, son album raconte simplement son quotidien, son travail, l’ambiance qui règne et les difficultés, énormes, qu’il rencontre. Cela se fait au travers d’un dessin simple, efficace, original de par la forme de ses personnages : des têtes noires rondes, pour garder l’anonymat de tous. Son témoignage en BD se fait au travers de l'humour, plus facile pour décrire le quotidien hospitalier difficile. On en apprend beaucoup sur la vie des médecins, des soignants et des employés, qui ne sont vraiment ni valorisés ni rémunérés comme il se devrait. On le savait déjà, mais on ne le dit pas assez. En tout cas, son éclairage ludique sur la forme permet de comprendre un peu mieux le mode de fonctionnement de la « machine hôpital » et de se rendre compte des difficultés à publier un tel ouvrage.