L'histoire :
Irène attend son petit frère à la sortie de l’école. Une amie de sa mère vient à passer par là et la salue en lui claquant la bise. C’est alors qu’arrive le frangin Romuald. Soucieuse de la politesse de son petit frère, Irène lui demande de faire la bise à l’amie de maman. Romuald refuse : la dernière fois que son père a essayé, il s’est pris une baffe…
Sur le chemin de l’école, Romuald est pénible avec sa sœur : t’as vu le chat ? T’as vu la voiture ? T’as vu l’oiseau ? T’as vu… Agacée, Irène le stoppe en plein milieu d’une phrase. Elle n’aurait pas dû : Romuald la prévenait de ne pas marcher dans la grosse crotte de chien…
Le père de famille rentre du boulot en annonçant à sa femme qu’il a invité un collègue à diner. L’épouse est embarrassée : elle est déjà en pyjama, elle n’est pas épilée, elle n’a préparé aucun repas, l’évier dégueule de vaisselle sale… Le mari lui dit de ne pas s’inquiéter, que ce n’est pas grave : il a invité son collègue pour le convaincre de ne jamais se marier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La maman se néglige, le papa est macho et misogyne, la fille bimbo est dernière de sa classe et le fiston complètement crétin. Bienvenu au sein de la famille la plus déglingos de l’hémisphère nord, dont la cohésion sur du long terme confine à la science-fiction. Entre deux albums du Joueur du grenier, l’auteur Piratesourcil se lance donc dans un registre BD qui a moult fois fait ses preuves : l’humour domestique (Boule et Bill, Pico Bogue, Les sisters…). En réalité, il cède surtout aux sirènes de l’humour facile avec ce recueil de gags de 46 planches. Car sous l’apparence d’une Famille d’enfer – comprenez une famille au sein de laquelle les membres sont moches, sales et méchants – il recycle en réalité des blagues populaires et/ou antédiluviennes, mises en scène avec un dessin schématique, simple et lisible, de manière à en attribuer les rôles aux quatre zozos de cette famille de dégénérés. Inégale par définition, la sélection desdites vannes est certes parfois percutante dans le registre de l’humour féroce et cynique. Elle ne manquera pas d’arracher quelques rires idiots aux lecteurs qui les auraient oubliées ou – plus rare – qui n’en connaitraient aucune.